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L’économie capitaliste n’a pas d’autre choix que de se réformer

Tiens donc… Le message passe!

« Pour affronter les nouveaux défis qui menacent la planète, l’économie capitaliste, telle qu’on la pratique aujourd’hui, n’a pas d’autre choix que de se réformer. »

Mais il ne faut pas faire n’importe quoi, n’importe comment. Il est nécessaire que l’humanité se dote d’objectifs afin d’élaborer des solutions qu’il faudra planifier avec un agenda agressif d’implantation serrée.

C’est la mission de l’IRASD : https://irasd.wordpress.com/mission/

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http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/419850/les-cooperatives-fer-de-lance-de-l-economie-verte

Les coopératives, fer de lance de l’économie verte

La Bourse de Toronto a mis en place un nouvel indice tenant compte des émissions de carbone pour guider les investisseurs vers des actions d’entreprises à faibles émissions de carbonne

Pour affronter les nouveaux défis qui menacent la planète, l’économie capitaliste, telle qu’on la pratique aujourd’hui, n’a pas d’autre choix que de se réformer. Et les coopératives, en particulier les coopératives financières, pourraient être le fer de lance de cette transformation du capitalisme.

C’est ce qu’avance Toby Heaps, président-directeur général et cofondateur de l’entreprise torontoise Corporate Knights, éditrice d’un magazine sur l’économie verte et également agence de notation écologique. Il viendra présenter une étude à ce sujet, réalisée par Corporate Knights, dans le cadre d’un forum au Sommet international des coopératives.

Commençons d’abord par mettre la table. Quels sont ces nouveaux défis ? «Selon l’Agence internationale de l’énergie, explique-t-il, l’économie mondiale devrait investir, d’ici 2050, 1000milliards de dollars américains chaque année dans l’énergie renouvelable, dans l’efficacité énergétique et dans les infrastructures à faibles émissions de carbone, si on veut s’assurer que la température de la planète n’augmente pas de plus de 2 degrés Celsius.»

Mais où trouver ce capital de 1000 milliards par année, qu’on nomme maintenant, dans les milieux financiers, le « billion vert » ou le « billion propre » ? Il faudrait, dans un premier temps, un changement dans la mentalité des investisseurs, croit Toby Heaps. «Selon la firme Mercer Investment Consulting, il est aujourd’hui considéré comme prudent pour un actionnaire individuel de transférer 40% de son portefeuille vers des actions liées à des investissements verts, par exemple dans des entreprises d’énergie de sources renouvelables ou dans des entreprises engagées dans le transport collectif. De même, on suggère aux investisseurs institutionnels de faire la même opération de transfert pour 2% de leurs actifs. Dans les deux cas, l’effort à consentir n’est pas énorme, d’autant plus que ces investissements verts affichent un seuil de rentabilité comparable aux investissements traditionnels.»

Autres mesures économiques vertes

Selon Toby Heaps, les investisseurs, qu’ils soient individuels ou institutionnels, ont aujourd’hui à leur disposition des produits et des outils pour effectuer ce transfert. Au premier chef, il nomme les obligations vertes. «De plus en plus de gouvernements et d’entreprises émettent sur le marché obligataire des obligations vertes. Hydro-Québec le fait et la province de l’Ontario s’apprête à le faire. C’est le cas aussi d’entreprises privées comme Toyota et Unilever. Ces obligations rapportent le même taux d’intérêt que les obligations ordinaires. Par contre, contrairement aux obligations ordinaires, les obligations vertes garantissent aux acheteurs que les capitaux ainsi amassés seront uniquement investis dans des projets verts. Par exemple, les obligations vertes de l’Ontario serviront à développer le transport collectif et les obligations vertes de Toyota sont investies dans la recherche pour améliorer la voiture électrique.»

Une autre stratégie que peuvent emprunter les investisseurs est de concentrer une part de leurs investissements sur le marché boursier dans des actions d’entreprises à faibles émissions de carbone. « Déjà, pour aider l’investisseur à s’y retrouver, l’indice TSX de la Bourse de Toronto a mis en place un nouvel indice qui tient compte des émissions de carbone. Ainsi, les entreprises performantes à cet égard reçoivent une meilleure cote que celle attribuée aux entreprises moins performantes.»

Les investisseurs institutionnels, qui ont tous dans leur portefeuille d’importants investissements dans l’immobilier, devraient aussi revoir leur pratique dans ce secteur. «Nous suggérons que ces investisseurs institutionnels commencent d’abord par tenir compte de l’efficacité énergétique des immeubles dans lesquels ils investissent, pour ensuite investir une partie de ce portefeuille dans des immeubles écoresponsables. C’est d’ailleurs ce qu’a choisi de faire CalPers, le fonds d’investissement des employés publics de la Californie.»

Toby Heaps souhaite aussi que les établissements prêteurs augmentent considérablement les prêts consentis aux entreprises vertes. «Il y a là maintenant d’excellentes occasions d’affaires, sans compter que plusieurs des entreprises engagées dans l’économie verte sont des coopératives.»

Le rôle des coopératives

Et on revient au rôle que peuvent jouer les coopératives dans cette transformation de l’économie capitaliste. Selon Toby Heaps, il y a deux raisons pour lesquelles les coopératives peuvent ici faire une différence. La première, c’est leur philosophie. «Les coopératives, avec leur structure de type un membre un vote, sont plus ouvertes à ce genre d’idée. Ensuite, comme elles ne sont pas inscrites en Bourse, elles ne sont pas assujetties aux diktats du marché boursier. De plus, elles ne visent pas uniquement le rendement à court terme et peuvent donc mieux envisager des stratégies d’investissement à long terme.»

La seconde raison, c’est leur taille. «Les coopératives financières dans le monde gèrent des actifs d’environ 10000 milliards de dollars américains. Et c’est sans compter les milliers de milliards en actifs que détiennent les coopératives oeuvrant dans d’autres secteurs. Il s’agit là de très importants actifs. Par exemple, on suggère aux coopératives de commencer par transférer vers des investissements verts environ un demi-point de pourcentage, pour atteindre en 2017 la proportion de 5%. Si on fait le calcul, 5% de 10000 milliards, ce sont 500milliards, soit la moitié des 1000milliards verts qu’on doit investir chaque année.»

Selon Toby Heaps, la stratégie pour recueillir ces 1000 milliards verts commence d’abord par la prise de conscience des investisseurs de l’empreinte écologique de leurs investissements. «L’Engagement de Montréal sur le carbone, qui vient d’avoir lieu, est un premier pas dans cette direction.» Le second élément de cette stratégie consiste à mettre en place un plan visant à convertir 5 % des actifs en investissements verts. «Et c’est justement ici que les coopératives ont un rôle stratégique à jouer. En commençant dès aujourd’hui à convertir leurs actifs en investissements verts, et grâce à la taille de leurs actifs. Les coopératives peuvent enclencher le bal et produire un effet d’entraînement sur le marché financier.»


Un commentaire

  1. irasdssari dit :

    A reblogué ceci sur Enjeux énergies et environnement.

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