Soutien à la recherche en sciences humaines et sociale au Québec

L’IRASD soutien cette initiative.

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Les centres de recherche menacés

Monsieur Yves Bolduc
Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Science
Gouvernement du Québec

Au moment où votre gouvernement est encore à préparer sa mise à jour économique, nous tenons à vous faire part de notre vive inquiétude quant à l’avenir et la pérennité des 28 centres, groupes et réseaux de recherche que subventionne le Fonds de recherche du Québec — Société et culture (FRQ-SC). La réduction considérable des crédits octroyés en juin dernier au FRQ-SC mine depuis lors le fonctionnement de certains centres et aura, dans les mois à venir, des conséquences directes sur leurs mandats, leurs activités de recherche, voire les étudiants et la relève scientifique qu’ils ont pour mission de former. Si nous sommes bien entendu conscients que l’ensemble du secteur universitaire est appelé à faire des sacrifices, il n’en demeure pas moins regrettable que le FRQ-SC — qui finance, doit-on le rappeler, un bassin potentiel représentant 50 % des chercheur(e)s et 54 % des étudiant(e)s du Québec, tout en ne touchant qu’un peu plus du quart du budget des Fonds de recherche du Québec — soit aussi durement frappé par les mesures d’austérité de votre gouvernement et par là même contraint à fragiliser ses programmes de subvention, notamment ceux destinés aux « infrastructures », dont font partie les équipes et les centres de recherche.

La création du programme « Regroupements stratégiques » s’est avérée un outil indispensable non seulement pour la recherche au Québec, mais aussi pour la formation de la relève scientifique combien essentielle à notre société. Il a notamment permis de consolider de grands ensembles interdisciplinaires et interuniversitaires de chercheurs, dynamisant ainsi considérablement la recherche fondamentale et appliquée dans des domaines stratégiques ; il a permis aux chercheurs du Québec de s’établir comme chefs de file dans leur domaine, tant à l’échelle nationale qu’internationale ; il favorise un nécessaire transfert de connaissance et l’établissement souhaité de partenariats ; il contribue à faire de nos centres des environnements de recherche stimulants, dynamiques, tout entier voués à l’accueil de nouveaux professeurs-chercheurs et à la formation de la relève ; et finalement, ce programme et les centres qu’il finance exercent des effets de levier des plus significatifs qui permettent de maximiser les investissements en recherche au Québec.

Monsieur le Ministre, alors que le Québec fait face à de nombreux défis et qu’il cherche à se démarquer sur l’échiquier scientifique mondial, il est difficilement concevable que le gouvernement puisse ainsi freiner le potentiel compétitif des chercheur(e)s québécois(es) au Canada et à l’étranger, de même que notre capacité à former une nouvelle génération de chercheur(e)s. Les centres de recherche en « Société et culture » ont atteint un seuil critique dans leur financement qui met en péril le développement de leur mission scientifique : combien d’étudiant(e)s devront perdre leurs bourses dans les mois à venir ? combien de professionnels hautement qualifiés et d’auxiliaires de recherche verront leur avenir compromis, voire leur emploi aboli ? qu’arrivera-t-il des formidables vitrines que représentent ces centres de recherche à l’international ? Est-ce en économisant sur la recherche en sciences humaines et sociales que votre gouvernement souhaite construire une économie du savoir ?
Si l’état des finances du Québec ne vous permet pas de réinvestir instamment dans le financement du FRQ-SC, nous vous demandons à tout le moins d’annuler les compressions qui, cette année, compromettent déjà la mission des centres de recherche.

Liste des signataires : http://defendrerecherche.org/Signataires/index