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Archives mensuelles : avril 2016

Marasme économique et effondrement de la civilisation

Force est de constater les dommages de plus en plus considérables et souvent irréversibles aux environnements biophysique et humain documentés par d’innombrables analyses publiées quotidiennement.

Ces impacts, qui sont perpétrés par des individus de l’espèce humaine, proviennent de stratégies comportementales déviantes induites par des concepts et mécanismes de société erronés qui interagissent avec la nature humaine.

Les recherches de l’IRASD à l’échelle de la planète s’appliquent à l’échelle locale actuelle pour l’observation et l’étude des stratégies décisionnelles chez l’humain. Ces recherches tendent à démontrer que les concepts et mécanismes de l’économie monétaire induisent des comportements déviants [1] chez l’être humain. Ce qui permet de prétendre que ces concepts sont erronés car incompatibles avec la nature humaine!

Avec l’étude anthropologique des Premiers Peuples [2], on peut comprendre que l’argent n’existait pas dans les sociétés, ce qui a inhibé l’apparition du concept de « propriété » durant des millénaires.

L’évolution de l’espèce humaine, bien que complexe, est facile à comprendre [3]. Ce qui ressort de l’analyse anthropologique, comportementale et psychosociale de l’histoire et du progrès de l’humanité c’est que l’espèce a commis une longue suite d’erreurs sociales graves en toute ignorance des effets de ces décisions, simplement parce que les connaissances scientifiques n’étaient pas suffisamment développées!

Aujourd’hui, l’espèce commence à peine à prendre conscience qu’elle est la cause première de la dégradation de la Terre-Mère par ses stratégies comportementales psychosociales, économiques, politiques et industrielles. Le système de société établi par l’homme au fil de son évolution et de son histoire est erroné parce qu’il induit des comportements déviants [1].

La question qui se pose est : allons-nous réussir à progresser d’un bond pour sortir du marasme ou continuer à accélérer notre course vers l’effondrement au rythme de la volonté de faire croitre un modèle économique monétaire au détriment d’un modèle social humain?

Pour plusieurs chercheurs [4], il est déjà trop tard, et il faut nous préparer dignement à l’effondrement de notre civilisation afin d’éviter le chaos [5].

[1] https://irasd.wordpress.com/lexique/strategies-comportementales-psychosociales-deviantes/ 

[2] http://www.amazon.com/Les-Enfants-dAataentsic-LHistoire-Peuple/dp/2891113640

[3] https://irasd.wordpress.com/dossiers/recherches/environnement-humain/theorie-de-levolution-et-principes-dadaptation/ 

[4] http://www.seuil.com/livre-9782021223316.htm

[5] http://adrastia.org/

Lecture : Survivre à l’offensive des riches

Un nouveau livre de Roméo Bouchard, citoyen engagé avec sa conscience incisive et réaliste des enjeux de notre civilisation et des risques encourus par notre espèce si on ne change rien à notre modèle de société. 
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https://www.facebook.com/romeo.bouchard36/posts/10155034355113849

SURVIVRE à l’offensive des riches
Roméo Bouchard
Écosociété, collection Résilience
En librairie aujourd’hui, 12 avril
En entrevue à Paul Arcand jeudi matin à 9h20
et à CIBL-Montréal mercredi matin 8h35.
Salon du livre de Québec, vendredi et samedi prochains.

« Pour mes 80 ans, je me permets un nouveau livre qui est une sorte de témoignage, de testament et d’appel.

Nous entrons dans l’ère de la survie

J’ai de plus en plus l’impression que nous avons perdu le contrôle de tout , que nous roulons dans un train fou, vers un déraillement certain, qui met notre survie comme espèce en danger. De combat en combat, d’étude en étude, je suis parvenu à la conviction que notre civilisation ne pourra éviter un effondrement au cours des prochaines décennies.

Il ne s’agit pas de vagues prophéties mais de faits qui font l’objet d’un large consensus dans la communauté scientifique internationale. Les changements à opérer pour éviter l’effondrement sont si énormes, le contrôle des banquiers et des multinationales sur les décisions collectives est si puissant et le temps qui nous reste pour agir est si réduit, une quinzaine d’année tout au plus, qu’il est d’ores et déjà certain que nous allons très bientôt être contraints de vivre dans une société de plus en plus désorganisée et un environnement de plus en plus hostile. Nous ne pourrons pas faire marche arrière sur le

-réchauffement du climat,
-la déforestation,
-la destruction de la biodiversité et des ressources non renouvelables,
-la pollution généralisée,
-la dépendance à la technologie,
-les inégalités sociales,
-l’obsession de la croissance et surtout,
la dictature des riches qui en est la cause.

Nous avons perdu le contrôle

Au cours des dernières décennies, les riches ont progressivement mis en place tous les outils qui leur permettent de s’assurer une accumulation et une concentration de la richesse de plus en plus insoutenable :

-la croissance du PIB élevé au rang de fétiche,
-le contrôle de la monnaie par les banques privées,
-la spéculation boursière,
-les organismes de contrôle économique internationaux,
-l’abolition des frontières nationales par les ententes de libre-échange et les entreprises multinationales,
-les paradis et abris fiscaux,
-l’endettement des états et des particuliers,
-les agences de notation,
-le contrôle des élections et des parlements,
-le démantèlement de l’état redistributeur par les programmes d’austérité et la privatisation des services,
-la robotisation,
-le contrôle des esprits par les médias et la publicité,
-une culture de consommation, de gaspillage et de déchet qui nous a conduit au bord de l’extinction.
La dictature des riches, comme un rouleau-compresseur, écrase tous nos liens sociaux et nos liens avec la Nature.

Nous préférons ne pas y croire

Nous commençons à comprendre que la fête de la croissance tire à sa fin et que nous allons bientôt devoir payer très cher ce déchaînement programmé et insensé de production et de consommation. Le système financier est au bord de l’éclatement en raison de la spéculation et de l’endettement; le réchauffement du climat et la surexploitation irresponsable sont sur le point de compromettre la satisfaction de nos besoins essentiels en nourriture, en eau, en énergie, en logement, en vêtement; les inégalités sociales et les migrants menacent l’ordre social mondial. Mais nous préférons ne pas y penser, ou croire qu’on exagère, ou faire confiance au progrès, à la technique et à la capacité d’adaptation des humains, à l’économie verte. Pourtant, quand on pousse l’analyse un peu plus loin, rien de tout cela ne pourra nous éviter l’effondrement.

Un guide de survie

Dans ce plaidoyer, je ne démontre rien : je constate, j’accumule, je presse, je démasque la mécanique des riches, je combats le déni, je dénonce notre dépendance à la drogue de la consommation, je plaide pour une prise de conscience, pour un projet de survie axé sur la démocratie citoyenne et la restauration du pouvoir des citoyens, sur l’affranchissement de la croissance à tout prix, sur une économie circulaire respectueuse des besoins réels et de notre environnement, sur une société de proximité et de solidarité, sur le bien-vivre et le retour à la Nature.

Pas des solutions…ni des moyens d’éviter le désastre…mais tout juste des façons de nous préparer à survivre au dérèglement de notre système économique et des écosystèmes de notre planète.

Relocaliser. Renaturaliser. Regrouper. Recommencer. Réapprendre. Ralentir. Réduire. Récupérer. Recycler. Restaurer. Reconstruire. Bienvenue dans l’ère de la survie! »

Roméo Bouchard

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http://ecosociete.org/livres/survivre

Survivre à l’offensive des riches

À l’aube de ses 80 ans, Roméo Bouchard livre ici un testament politique clair et magistral sur la crise écologique et la crise de civilisation qu’elle entraîne, au Québec comme partout ailleurs dans le monde.

La démocratie, les services publics, la solidarité sociale, le français, les médias, les régions éloignées, l’agriculture, le climat, l’environnement : tout est en péril… sauf le pouvoir des riches, qui semblent bien déterminés à sucer le sang de cette planète jusqu’à la dernière goutte. Pour cette oligarchie, tout se déroule en effet comme prévu : le peuple, pris au piège de la consommation, est réduit à une sorte d’esclavage par le travail et l’endettement. Comment survivre à cette offensive des riches? Comment s’affranchir du joug de la croissance économique illimitée qui menace les équilibres naturels indispensables à la survie de l’espèce humaine sur Terre? Pour ce militant de longue date, il faut avant tout restaurer la démocratie et la souveraineté du peuple par l’exercice d’une assemblée constituante.

À la lumière d’une vie d’engagement social et politique, Roméo Bouchard débroussaille les chemins de la résilience collective pour l’avenir de la planète, notre seule maison commune.

L’abrutissement économique de la société humaine

Nous réagissons ici à l’excellente analyse des constats faits par Roméo Bouchard dans l’article qui suit au sujet des divertissements médiatiques qui dispersent la capacité cognitive d’innovation sociale.

Il faut prendre conscience que, non seulement la télévision est devenue prétexte a l’abrutissement des populations, mais aussi toutes les activités assujetties à la pression fiscale induite par la croissance du système économique monétaire, incluant l’éducation au profit de la productivité et la science au profit de l’application industrielle.

Cette pression est inévitable, elle est systémique et symptomatique. Elle continuera de s’exercer jusqu’à ce que le système implose parce qu’il aura tout consumé des ressources naturelles qui sont de moins abondantes et des ressources humaines de moins en moins en mesure d’utiliser leur intelligence cognitive pour réagir et décider correctement des graves problématiques humaines et sociales qui empirent de jour en jour.

Seule l’élimination du concept d’argent, qui induit des stratégies comportementales déviantes, permet d’architecturer un modèle de société durable. Le modèle économique qui en résulte doit être basé sur la valeur de l’apport individuel à la collectivité en misant sur l’éducation du et la valeur du citoyen, au lieu de miser sur la valeur des biens et services pour l’enrichissement d’une élite privilégiée.

Car dans la réalité sociale, ce sont 99% des individus qui composent la collectivité sociale, pas exclusivement le 1% de l’élite. Mais au fil des millénaires de l’évolution comportementale et du progrès social de l’homme, nous avons tranquillement créé une société de « zombies » à l’éducation limitée pour mieux favoriser le contrôle de la masse par des élites au pouvoir politique et surtout économique.

Cela dure depuis des siècles mêmes si le modèle s’est transformer pour le rendre plus attrayant et acceptable en apparence avec des loisirs et divertissements de plus en plus sophistiqués. On a même fait du travail une forme de divertissement et d’épanouissement pour le rendre plus acceptable même s’il n’apporte que bien peu ou rien du tout au progrès collectif et à l’épanouissement personnel.

Tant qu’on ne fera aucun effort pour changer cet état de fait, les initiatives citoyennes démocratiques seront ralenties, absorbées et annihilées par ce phénomène qui croit au rythme de la nécessité de croissance économique.

Tout est lié dans le système Terre-homme-société.

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http://www.ledevoir.com/culture/television/467578/raz-le-bol-des-emissions-de-vedettes

Ras le bol des émissions de vedettes!

René Lévesque alors qu’il animait l’émission «Point de mire», sur les ondes de Radio-Canada.

J’accuse les médias de sombrer dans le divertissement futile et le vedettariat. Ce n’est plus seulement une tendance, c’est devenu une calamité, une politique délibérée de désinformation, un détournement de démocratie, une autre stratégie de l’offensive des riches pour s’enrichir sans avoir les citoyens dans les jambes. La formule est vieille comme le monde : régner tranquillement, en offrant du pain et des jeux au petit peuple.

La plupart des émissions de télévision et même de radio, à part peut-être les bulletins d’information bien-pensants qu’on nous repasse en boucle du matin au soir, sont conçues désormais non plus en fonction de leur utilité ou de leur intérêt public, mais en fonction de leur coût et de leur rentabilité en cotes d’écoute, et donc, en publicité. Pour ce faire, on a recours aux artistes, humoristes et cuisiniers les plus populaires, et donc les plus « payants », on potine sur leur vie et leur travail, on les fait participer à des séances de jeux et de farces de plus en plus grossières et insignifiantes. Ça donne des émissions banales, animées par des vedettes, qui invitent d’autres artistes et humoristes et se parlent entre eux, et souvent tous ensemble, de tout et de rien.

Même des émissions qui avaient à l’origine un contenu ouvert, comme Tout le monde en parle, Pénélope, Les enfants de la télé, etc., sont atteintes de ce virus du divertissement à tout prix. Au retour de Pénélope, qui était à l’origine une émission de divertissement léger d’été, nous avons eu droit ces jours-ci à la couleur du rouge à lèvres de Véro, aux secrets du gazon de Charles Lafortune, aux choix de chemise d’Alex Perron, aux « bitchages » de Jean-Sébastien Girard et de Jean-René Dufort, et rien d’autre.

Le Québec, c’est plus que ce circuit fermé des artistes, des humoristes et des cuisiniers connus. Si brillants soient-ils, ils sont surexposés et finissent par n’avoir plus grand-chose à dire, si ce n’est figurer pour les cachets. Les pièces de théâtre, les spectacles, les entrevues d’auteurs ou de penseurs, le monde ordinaire, tout est disparu des écrans. Il n’y a plus que des vedettes.

Offre différente

Il y a pourtant des gens partout au Québec, même hors de Montréal, qui publient des livres remarquables, pas juste aux éditions de La Presse ou de Québecor, mais à Écosociété, à Lux, à Septentrion, à Atelier 10, aux Trois-Pistoles ; il y a des gens qui font, qui inventent des choses étonnantes et créent des projets magnifiques ; il y a des gens qui luttent pour sauver leur travail, leur village, leur vie, leur environnement ; il y a des gens qui ont des choses à dire et qui n’ont jamais accès aux médias nationaux ; il y a des drames humains et sociaux dont on ne parle jamais. La vision du Québec et du monde que projettent ces médias est de plus en plus hors de la réalité. C’est un détournement de conscience, de fonds et de moyens lourds de conséquences. On est loin des leçons de politique de René Lévesque à Point de mire, des grandes entrevues de Fernand Séguin au Sel de la semaine, des grands questionnaires de Raymond Charette à Tous pour un, des télé-théâtres de Marcel Dubé aux Beaux dimanches, des émissions dont on se souvient encore cinquante ans plus tard.

Pour les gens de Montréal, pour la jeune génération surtout, c’est peut-être un moindre mal, car la télévision généraliste et la télévision en général sont de plus en plus remplacées par diverses plateformes numériques et par le foisonnement culturel et politique de la grande ville. Mais pour les plus âgés et pour les gens des régions éloignées, ces options ne sont guère accessibles, et les gens y sont captifs de ce lavage de cerveau abrutissant et aliénant.

Les médias d’information ont une grande responsabilité : ils sont un outil essentiel pour une vie démocratique en santé. Présentement, ils sont devenus une drogue empoisonnée qui nous détourne de notre réalité et nous enferme dans l’insignifiance et l’inaction. Quelqu’un pourrait-il dire aux responsables que nous en avons ras le bol de ces émissions de vedettes médiocres et mercantiles ?