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Le mirage du PIB – Matthieu Ricard

Cette excellente analyse de Matthieu Ricard sera approfondie par les travaux de recherche de l’IRASD sur l’environnement social, plus particulièrement sur les interactions entre les concepts de l’économie monétaire et la nature humaine qui induisent des stratégies comportementales incomplètes et erronées.

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http://matthieuricard.org/blog/posts/le-mirage-du-pib

Le mirage du PIB

Écrit le 25 février 2015

Comme le rappelle Marie Monique Robin dans son ouvrage Sacrée croissance ! , Simon Kuznets, lauréat du prix de la banque de Suède en mémoire d’Alfred Nobel, avait montré il y a déjà soixante ans que le « revenu national » — l’ancêtre du PNB (produit national brut) et du PIB (produit intérieur brut) — ne mesure que quelques aspects de l’économie et ne devrait jamais servir à évaluer le bien-être, voire les progrès d’une nation : « Le bien-être d’un pays peut […] difficilement se déduire de la mesure du revenu national », écrivait Kuznets dès 1934. Il attirait l’attention sur le fait qu’il ne fallait pas se contenter de s’interroger sur ce qui augmente quantitativement, mais sur la nature de ce qui augmente : « Il faut garder à l’esprit la distinction entre quantité et qualité de la croissance […]. Quand on fixe comme objectif « plus » de croissance, il faudrait préciser plus de croissance de quoi et pour quoi faire ».

Il y a près de quarante ans déjà, alors qu’il se présentait à la présidence des États-Unis, le sénateur Robert Kennedy déclarait de façon visionnaire :

« Nous avons trop et trop longtemps abandonné l’excellence et les valeurs de la société au profit de l’accumulation de biens matériels. […] Ce PIB comptabilise la pollution de l’air et la publicité pour les cigarettes et les revenus des ambulances qui s’occupent des blessés lors des accidents de la route. Il prend en compte la destruction de nos séquoias et de nos merveilles naturelles dans une expansion chaotique. Il prend en compte le napalm et le coût des ogives nucléaires, ainsi que les voitures de police blindées qui combattent les émeutes dans nos rues. Il prend en compte les fusils et les couteaux, ainsi que les programmes de télévision qui glorifient la violence afin de vendre des jouets à nos enfants.

Mais le produit intérieur brut ne tient pas compte de la santé de nos enfants, de la qualité de leur éducation, ou du plaisir de leurs jeux. Il ne prend pas en compte la beauté de notre poésie ou la solidité de nos mariages ; l’intelligence de nos débats publics ou l’intégrité de nos responsables officiels. Il ne mesure ni notre humour ni notre courage ; ni notre sagesse ni nos connaissances ; ni notre compassion ni notre dévouement pour notre pays ; en résumé, il mesure tout, sauf ce qui donne de la valeur à notre vie. »

Or, rien ne peut remplacer l’air pur, une végétation intacte et des terres saines et fertiles. Il est donc essentiel de distinguer et d’évaluer à leur juste valeur les différents types de capitaux – industriels, financiers, humains et naturels – et d’accorder à chacun l’importance qu’il mérite.

Marie-Monique Robin, (2014). Sacrée croissance ! La Découverte.

À lire également: Dominique Meda,(2008). Au-delà du PIB: Pour une autre mesure de la richesse . Editions Flammarion.

Économie comportementale — Étudier le comportement humain en situations économiques

http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_comportementale

Économie comportementale

L’économie comportementale est un champ de la science économique qui étudie le comportement des êtres humains dans les situations économiques. L’un des principaux objectifs de l’économie comportementale est notamment de décrire et d’expliquer pourquoi, dans certaines situations, les êtres humains adoptent un comportement qui peut sembler paradoxal ou non-rationnel, c’est-à-dire contraire à ce que prédirait la théorie de l’Homo œconomicus. Ce courant de recherche s’appuie donc beaucoup sur l’expérimentation en laboratoire (économie expérimentale) ou le recueil de données réelles et se trouve donc à l’interface avec la psychologie.

L’économie expérimentale est une discipline qui s’est beaucoup développée depuis la fin du XXe siècle, Daniel Kahneman a d’ailleurs reçu, en 2002, le « prix Nobel » d’économie pour ses travaux pionniers dans ce domaine. Autre domaine dans le champ des sciences économiques, la finance comportementale est l’étude plus particulière des comportements en situation de marché financier et insiste donc plus sur leur dimension collective.

Les bases conceptuelles

Certains, du fait du voisinage sémantique entre behavioral economics, l’appellation apportée par les chercheurs américains, et behaviorism, considèrent que ce domaine s’inspire essentiellement de la psychologie behavioriste ou comportementaliste. Toutefois, à la différence de celle-ci, l’économie comportementale ne se limite pas à une simple étude des symptômes (effets économiques en l’occurrence) et du couple stimulus — réaction, même si les phénomènes de sous-réaction / surréaction, étudiés notamment par Richard Thaler, font partie de cette discipline d’analyse économique. Elle fait appel aussi à de nombreux autres concepts, tant de la psychologie individuelle que de la psychologie sociale, notamment tout ce qui a trait aux biais cognitifs et émotionnels, qu’ils soient individuels ou résultent d’effets de groupe (conformisme…).

Méthodes utilisées et phénomènes constatés

L’économie comportementale étudie ces phénomènes, tant à large échelle (macro EC) par des enquêtes sur des segments de population concernés, des études de terrain et l’analyse de séries statistiques, que par des méthodes à portée moins généralisable (micro EC) proches de l’économie expérimentale, laquelle consiste à simuler en laboratoire certains comportements économiques individuels par le truchement des jeux.

Notons aussi qu’une bonne partie des recherches de l’économie comportementale et des phénomènes constatés sont communs avec ceux de la finance comportementale, au point que les deux disciplines sont souvent regroupées.

La différence macro / micro déjà évoquée (et présente tant en économie qu’en finance) se situe au niveau de l’ampleur des phénomènes, de l’échelle de temps, de la réalité des situations (et donc des motivations). C’est ainsi que

  • Les avancées de la neuroéconomie contribuent à ces recherches. Les constatations portent en particulier sur le fait que la prise de décision économique est impactée par des facteurs psychologiques, tant cognitifs qu’émotionnels, qui s’écartent en partie de la rationalité attribuée à l’homo œconomicus.
  • Cela dit, et la question est commune à l’ensemble des branches de l’économie expérimentale, il est délicat d’extrapoler les comportements individuels ou de petits groupes à l’ensemble de l’économie. D’autant que, au sein d’une foule ou d’une masse l’individu tend à modifier son comportement (par ex. mimétisme exacerbé lors des bulles et krachs). De ce fait l’étude des comportements des populations, ou du moins des segments de population (types d’agents économiques) est également utilisée. Cela relève de techniques de la sociologie, à la fois sous forme d’enquêtes et d’inférences statistiques. Ces études peuvent difficilement donner lieu à des expérimentations à grande échelle sur le terrain, ce qui poserait le problème éthique de la manipulation collective.

Notes et références

Bibliographie

Voir aussi

Daniel Kahneman, un précurseur en psychologie cognitive et comportementale de l’économie.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Daniel_Kahneman

Daniel Kahneman

Daniel Kahneman
דניאל כהנמן

alt=Description de l'image Daniel KAHNEMAN.jpg.

Daniel Kahneman (né le 5 mars 1934 à Tel-Aviv en Palestine mandataire) est un psychologue et économiste américano-israélien, professeur à l’université de Princeton, lauréat du Prix Nobel d’économie en 2002 pour ses travaux fondateurs sur la théorie des perspectives, base de la finance comportementale. Il est aussi connu pour ses travaux sur l’économie du bonheur.

Ses principales découvertes, sur les anomalies boursières et les biais cognitifs et émotionnels qui les causent, se sont faites en association avec Amos Tversky. Kahneman, expert en psychologie cognitive et Tversky, expert en psychologie mathématique, développent ensemble des applications des mathématiques à la psychologie et l’économie.

Biographie

Daniel Kahneman nait à Tel Aviv en 1934, alors que sa mère est en visite auprès de sa famille. Il passe son enfance à Paris où ses parents habitent après avoir quitté la Lituanie au début des années 1920. Il est à Paris avec ses parents quand l’armée allemande envahit la France en 1940. Son père est arrêté lors d’une rafle mais libéré après six semaines de détention suite à l’intervention de son patron. Il raconte cette expérience dans la France occupée, expliquant son intérêt pour la psychologie : « En 1941 ou 1942, alors que les Juifs devaient porter l’étoile jaune et respecter un couvre-feu à six heures, je rentrais tard après avoir été jouer avec des camarades chrétiens. Alors que je marchais dans la rue, un soldat allemand s’approche. Il portait l’uniforme noir des SS que l’on m’avait appris à craindre plus que tout. Alors que j’accélérais le pas, arrivant à son niveau, je notais qu’il me regardait intensément. Il s’est penché vers moi, m’a pris puis serré dans ses bras. J’étais terrifié qu’il ne remarque mon étoile sous mon chandail. Il me parlait avec émotion, en allemand. Il a desserré son étreinte, ouvert son porte-monnaie, montré la photographie d’un petit garçon et donné de l’argent. Je suis rentré à la maison, plus convaincu que jamais que ma mère avait raison : les gens sont infiniment compliqués et intéressants. » (Kahneman, 2003, p. 417). La famille Kahneman se cache et survit à la guerre. Son père décède néanmoins du diabète en 1944. En 1946, Daniel Kahnemann et sa famille émigrent en Palestine, peu avant la naissance de l’État d’Israël.

Kahneman reçoit, en 1954, son diplôme de l’Université hébraïque de Jérusalem avec une majeure en psychologie et une mineure en mathématiques. Il fait ensuite son service militaire au sein du département de psychologie des Forces de défense israéliennes où il est chargé d’évaluer les aspirants-officiers et de mettre au point un test pour ce faire. En 1958, il part aux États-Unis pour étudier la psychologie à l’Université de Californie, à Berkeley. Il y obtient son doctorat en 1961.

Carrière académique

Kahneman commence sa carrière académique à l’université hébraïque de Jérusalem en 1961, au sein du département de psychologie. Ses premiers travaux prennent pour objet d’étude la perception visuelle et l’attention. Sa première publication parait dans la revue Science et s’intitule « Le diamètre de la pupille et la mémoire »1. Il est, en parallèle, visiteur à l’université du Michigan(1965–1966) et à l’université de Cambridge au sein de l’unité de recherche psychologique appliquée (Applied Psychological Research Unit) durant les étés 1968 et 1969. En 1966/1967, il est chercheur au Centre des études cognitives (Center for Cognitive Studies) et maitre de conférence en psychologie à l’université Harvard.

C’est alors que commence la longue collaboration avec Amos Tversky. Ensemble, ils publient une série d’articles pionniers sur le thème de la prise de décision, série qui culmine avec la publication de leur théorie des perspectives en 1979 (Kahneman & Tversky, 1979). C’est cette série d’articles qui lui vaudra le prix Nobel d’économie, en 2002, et Tversky l’aurait sans aucun doute aussi reçu s’il avait été vivant (il est mort en 1996). Dans la biographie, écrite à l’occasion de la remise du prix Nobel, Kahneman mentionne que leur collaboration a commencé après qu’il a invité Tversky à donner une conférence, en tant que professeur invité, lors d’un séminaire à l’Université hébraïque en 1968/1969. Le premier article commun, intitulé La Croyance dans la loi des petits nombres2 est publié en 1971. Les sept articles suivants paraissent entre 1971 et 1979 dans des revues spécialisées. À part La Théorie des perspectives, le plus important de ces articles est Le Jugement dans l’incertitude : Heuristique et biais3, paru en 1974 dans la revue Science.

Kahneman quitte l’Université hébraïque en 1978 pour prendre un poste à l’Université de la Colombie-Britannique. Ce changement n’affecte pas leur collaboration puisque Tversky, pour sa part, rejoint l’Université Stanford la même année.

L’économie comportementale

Kahneman et Tversky sont tous deux fellows au Centre pour la recherche avancée en sciences comportementales (Center for Advanced Studies in the Behavioral Sciences) à Stanford lors de l’année scolaire 1977-1978. Un jeune économiste, Richard Thaler est alors professeur-invité au Bureau national de la recherche économique (National Bureau of Economic Research). Selon Kahneman, « nous sommes rapidement devenus amis et, depuis, nous avons chacun considérablement et mutuellement influencé notre manière de penser4. » S’appuyant sur les travaux de Kahneman et Tversky en matière de théorie des perspectives, Thaler publie, en 1980, Vers une théorie positive du choix du consommateur(Toward a Positive Theory of Consumer Choice), un article que Kahneman qualifie de « pierre angulaire de l’économie comportementale5. » Kahneman et Tversky s’absorbent alors dans le développement de cette nouvelle approche de la théorie économiqueet leur collaboration exclusive s’efface peu à peu vers une collaboration moins binaire qui n’en continue pas moins, pour autant, et ne prendra fin qu’avec le décès de Tversky. En 1983, Kahneman publie deux articles avec Anne Treisman, son épouse depuis 1978.

La psychologie hédoniste

Durant les années 1990, Kahneman oriente ses recherches vers la « psychologie hédoniste », un champ proche de la psychologie positive, alors en plein foisonnement. Selon Kahneman et ses collègues,

« La psychologie hédoniste… est l’étude de ce qui rend l’expérience de la vie plaisante ou déplaisante. Elle a à voir avec les sentiments, la douleur et le plaisir, la passion et l’ennui, la joie et le chagrin, la satisfaction ou l’insatisfaction. Elle est corrélée avec toute une gamme de circonstances biologiques ou sociétales qui provoquent la souffrance ou le plaisir. » (Kahneman, Diener & Schwarz, 1999, p. IX)

Il est difficile de déterminer avec précision le moment où les recherches de Kahneman ont commencé à s’orienter vers l’hédonisme dans la mesure où il est lié à la notion économique d’utilité. Un seul chapitre, sur un total de vingt-trois articles publiés entre 1979 et 1986, lui est consacré. Mais à partir de 1990, les articles sur la psychologie de l’utilité, l’utilitarisme se multiplient (par exemple : Kahneman & Snell, 1990 ; Kahneman & Thaler, 1991 ; Kahneman & Varey, 1991). En 1992, Varey et Kahneman introduisent une méthode pour évaluer les moments et les épisodes comme moyen d’immortaliser « l’expérience étendue au travers du temps ». Kahneman n’en continue pas moins ses recherches concernant la théorie de la décision (Kahneman, 1992, 1994 ; Kahneman & Lovallo, 1993) mais la psychologie hédoniste est le thème d’un nombre croissant de publications scientifiques (Fredrickson & Kahneman, 1993 ; Kahneman, Fredrickson, Schreiber & Redelemeier, 1993 ; Kahneman, Wakker & Sarin, 1997 ; Redelmeier & Kahneman, 1996) dont l’aboutissement est le volume coécrit avec Ed Diener et Norbert Schwarz, deux spécialistes des affects et du bien-être (Kahneman, Diener & Schwarz, 1999).

Prix et distinctions

En 2002, Kahneman reçoit le prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel (c’est le nom officiel du prix Nobel d’économie) en dépit du fait que, fondamentalement, il n’est pas économiste mais psychologue, pour ses travaux novateurs fondant la théorie des perspectives. Kahneman affirme n’avoir jamais pris un seul cours d’économie et que ce qu’il connait en la matière, il le doit à ses collaborateurs Richard Thaler et Jack Knetsch.

En 2007, l’Association américaine de psychologie (American Psychological Association) lui décerne un prix l’ensemble de son œuvre et de ses contributions à la psychologie6.

Publications

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

[masquer] Lauréats du « prix Nobel » d’économie
1969-1975 Frisch, Tinbergen (1969) · Samuelson (1970) · Kuznets (1971) · Hicks, Arrow(1972) · Leontief (1973) · Myrdal, Hayek (1974) · Kantorovich, Koopmans(1975)
1976-2000 Friedman (1976) · Ohlin, Meade (1977) · Simon (1978) · Schultz, Lewis (1979) ·Klein (1980) · Tobin (1981) · Stigler (1982) · Debreu (1983) · Stone (1984) ·Modigliani (1985) · Buchanan (1986) · Solow (1987) · Allais (1988) · Haavelmo(1989) · Markowitz, Miller, Sharpe (1990) · Coase (1991) · Becker (1992) ·Fogel, North (1993) · Harsanyi, Nash, Selten (1994) · Lucas (1995) · Mirrlees, Vickrey (1996) · Merton, Scholes (1997) · Sen (1998) · Mundell (1999) ·Heckman, McFadden (2000)
2001-aujourd’hui Akerlof, Spence, Stiglitz (2001) · Kahneman, Smith (2002) · Engle, Granger(2003) · Kydland, Prescott (2004) · Aumann, Schelling (2005) · Phelps (2006) ·Hurwicz, Maskin, Myerson (2007) · Krugman (2008) · Ostrom, Williamson(2009) · Diamond, Mortensen, Pissarides (2010) · Sargent, Sims (2011) · Roth, Shapley (2012) · Hansen, Shiller, Fama (2013) · Tirole (2014)
Prix Nobel · Chimie · Économie · Littérature · Paix · Physiologie ou médecine · Physique

Actualité > La première carte de l’épigénome humain révèle les secrets de l’ADN

http://www.futura-sciences.com/magazines/sante/infos/actu/d/genome-premiere-carte-epigenome-humain-revele-secrets-adn-57240/#xtor=EPR-17-%5BQUOTIDIENNE%5D-20150222-%5BACTU-La-premiere-carte-de-l-epigenome-humain-revele-les-secrets-de-l-ADN%5D

La première carte de l’épigénome humain révèle les secrets de l’ADN

L’épigénome humain correspond à l’ensemble des modifications qui interviennent dans la régulation des gènes. Car, à la différence du patrimoine génétique, l’épigénome est variable. Il joue d’ailleurs un rôle important dans l’apparition et le développement des maladies. Un groupe de scientifiques a publié mercredi 18 février les données les plus complètes disponibles à ce jour sur ces modifications.

Le 21/02/2015 à 11:23 – Par PARIS-AFP

L’ADN est porteuse de l’information génétique. Chaque cellule possède un noyau constitué de chromosomes contenant de l’ADN. Nous avons interviewé Jean-Louis Serre, professeur de génétique, pour qu’il nous parle plus en détail de cette molécule contenue dans tout organisme vivant.

Présentées comme la première carte exhaustive de l’épigénome d’un grand nombre de cellules humaines, les données figurent dans une vingtaine d’études publiées simultanément dans la revue scientifique Nature par des chercheurs participant au vaste programme Epigenomics. Celui-ci a été lancé en 2006 par les instituts nationaux de santé américains.

Après avoir séquencé le génome de l’Homme, qui reste globalement identique tout au long de la vie, les scientifiques ont voulu comprendre comment l’activation des gènes pouvait être influencée par notre régime alimentaire ou notre environnement.

Le mécanisme passe par l’épigénétique : certaines régions de l’ADN sont en effet prises pour cibles, notamment par le biais d’un processus appelé « méthylation » qui aboutit à diminuer voire à éteindre l’expression d’un gène. De nombreuses incertitudes subsistent toutefois autour des processus impliqués mais les chercheurs sont de plus en plus persuadés qu’ils jouent un rôle important dans des pathologies comme le cancer, l’autisme, la maladie d’Alzheimer ou dans le vieillissement.

Le chimiste et biologiste Joël de Rosnay explique les principes de l’épigénétique. © Mici Sans Frontières, YouTube

Un ADN « poubelle », clé de l’activité moléculaire

Les études publiées mercredi 18 février ont notamment décrit l’épigénome de 111 types de cellules cardiaques, musculaires, hépatiques, dermatologiques et fœtales. Les gènes représentent à peine 1,5 % du génome humain. Le reste a longtemps été considéré comme de l’ADN non codant. Des découvertes récentes ont toutefois permis de montrer que cet ADN, hâtivement qualifié d’« ADN poubelle », pouvait en réalité jouer un rôle essentiel dans la régulation de l’activité des gènes.

« Il s’agit d’un progrès majeur dans les efforts en cours pour comprendre comment les trois milliards de lettres figurant dans le livre de l’ADN d’un individu peuvent entraîner des activités moléculaires très diverses », relève Francis Collins, chef de l’Institut national de santé américain (NIH) qui participe au programme Epigenomics.

Des chercheurs de la Harvard Medical School du Massachusetts, aux États-Unis, ont pour leur part montré que la signature génétique unique d’une cellule cancéreuse pouvait être utilisée pour identifier la cellule d’origine d’une tumeur. D’autres chercheurs ont exploré la piste épigénétique dans la maladie d’Alzheimer chez des souris tandis que des chercheurs de l’Imperial College de Londres, au Royaume-Uni, ont identifié 34 gènes jouant un rôle dans l’asthme et dans les allergies.

« Il n’y a pas que le code génétique qui puisse influencer la maladie », souligne William Cockson, professeur à l’Imperial College, estimant que la manière dont les gènes sont lus pourrait jouer un rôle encore bien plus important.

Les scientifiques continuent d'explorer l'ADN des cellules vivantes, notamment au niveau de l'épigénétique. © suravid, shutterstock.com

Les scientifiques continuent d’explorer l’ADN des cellules vivantes, notamment au niveau de l’épigénétique. © suravid, shutterstock.com

La stupidité humaine, un héritage génétique ou social?

Matthieu Ricard, un des piliers de notre époque, est docteur en génétique cellulaire, moine bouddhiste tibétain, auteur et photographe. Il aborde sur son blogue le sujet le plus important de notre siècle : l’apparente stupidité comportementale et décisionnelle de l’humanité.

Cette question nous concerne tout un chacun : sommes-nous stupides ou pas de détruire notre environnement et le climat malgré la profusion de connaissances? Jusqu’où sommes-nous prisonnier d’agir et qu’est-ce qui nous retient?

Les réponses sont des clefs qui vont ouvrir la porte de la pérennité de la civilisation ou, au contraire, refermer celle-ci pour enfermer l’espèce dans son environnement social qui le mène directement à son extinction par attrition des ressources et dégradation de l’environnement biophysique.

Individuellement et collectivement, nous faisons tous de mauvais choix et prenons tous de mauvaises décisions sans même nous en rendre compte ou en étouffant notre bonne conscience derrière des principes de fatalité immuables : « la société est ainsi faite », « on ne peut rien y changer », « c’est le seul modèle dont nous disposons, donc le meilleur », etc. Toutes ces affirmations sont fausses!

La philosophie ne permet pas de trouver de réponses, ni d’arriver à une démarche descriptive de l’évolution et de la nature humaine qui explique ses comportements intrinsèques et induits par les interactions avec son environnement social et biophysique. La philosophie se limite à questionner cette compréhension, mais elle n’est fondamentalement qu’un comportement humain; la philosophie n’existe pas dans l’environnement biophysique, on ne la retrouve pas dans la nature, elle n’est que le fruit de la cognition de l’homme rendue possible par son cerveau évolué!

Pour tenter de répondre à ce problème complexe qui n’est ni blanc ni noir, l’IRASD aborde la question sous l’angle des connaissances scientifiques : évolution, génétique, biologie comportementale, primatologie, anthropologie, psychologie sociale, biochimie, neurologie, etc.

« L’un des grands débats de la pensée occidentale gravite autour de l’essence de la nature humaine. L’une des idées est que les individus sont des créatures fondamentalement bonnes, généreuses et coopératives qui sont corrompues par un système social et économique immoral. L’autre point de vue est que nous sommes des êtres fondamentalement immoraux et égocentriques dont les pulsions sont contrôlées par les pressions sociales. Cette question se retrouve partout. Certains pensent que les humains sont des barbares qui sont civilisés seulement par l’éducation et l’ordre social, alors que d’autres considèrent qu’ils sont des êtres doux qui sont déformés par la compétitivité et la violence induites par les influences négatives véhiculées par le système social. »

« La compréhension de l’évolution humaine répond en partie à ces questions et fournit des réponses et des pistes d’analyse en apportant des informations utiles à chacune d’elles. Une approche évolutive n’implique pas que le comportement est exclusivement « déterminé génétiquement » ni que apprentissage et la culture sont inutiles. En fait, l’apprentissage et la culture jouent des rôles cruciaux pour modeler le comportement humain de base génétique dont nous héritons à la naissance. Et cette base est influencée par le contexte familial, social, culturel, éducatif et historique tout au long de la vie de chaque individu.

Les différences comportementales d’individus vivant à des époques différentes et à des endroits distincts résultent principalement d’ajustements flexibles à des conditions sociales et environnementales différentes. La compréhension de l’évolution est utile pour comprendre pourquoi l’homme répond de différentes manières à différentes conditions.

Pour analyser et comprendre le système humain, il importe de circonscrire les stratégies comportementales qui relèvent intrinsèquement de la nature humaine héritée génétiquement. Cette compréhension est absolument essentielle pour distinguer la nature humaine de l’adaptation des stratégies comportementales. L’identification des stratégies comportementales de l’espèce humaine permet de dresser un portrait global de sa nature. Ce portrait distinctif rend possible l’identification des concepts-acteurs constitutifs de l’environnement social qui interagissent avec la nature humaine pour induire des stratégies comportementales nuisibles à la pérennité de la civilisation et à la survie de l’espèce. »

(https://irasd.wordpress.com/dossiers/recherches/environnement-humain/biologie-et-evolution-de-lespece-humaine/theorie-de-levolution-et-principes-dadaptation/)

Au-delà de la compréhension de l’évolution qui a forgé la nature humaine, il faut également étudier, analyser et comprendre comment la civilisation humaine en est arrivée à la situation mondiale actuelle qui module nos stratégies comportementales et décisionnelles, constituant un risque indéniable à la survie de l’humanité.

L’humanité dispose de larges connaissances approfondies dans tous les domaines. Mais ces connaissances n’apportent que de minces fragments de réponses à la question fondamentale posée par Matthieu Ricard. Une démarche élargie appuyée sur des concepts généralistes intégrant des notions fondamentales de chacun des domaines des sciences naturelles et sociales est nécessaire. Cette intégration de connaissance a pour objectif de reconstituer de manière descriptive la dynamique de la nature humaine, l’environnement humain, en interaction avec son environnement social et son environnement biophysique.

« L’IRASD a pour objectif premier d’identifier pourquoi l’humain fait des choix sociaux et prend des décisions politiques et industrielles qui mettent en péril la pérennité de la civilisation et la survie de l’espèce humaine.

L’hypothèse que l’IRASD souhaite valider par ses recherches est que des concepts-acteurs de l’environnement social interagissent avec la nature humaine pour induire des comportements décisionnels nuisibles et indésirables.

L’identification des concepts-acteurs et des interactions comportementales induites permettront d’identifier des défauts conceptuels et opérationnels de l’environnement social.

L’architecture sociale permet de concevoir et d’architecturer des modèles du système social et de l’environnement social afin de favoriser de nouvelles interactions avec de nouveaux acteurs et d’induire des comportements humains bénéfiques et constructifs pour la pérennité de l’évolution de la civilisation et pour l’épanouissement durable de l’espèce humaine. »

(https://irasd.wordpress.com/mission/)

Au fil de nos recherches, la certitude que l’homme n’est pas fondamentalement stupide s’accroit proportionnellement avec la certitude que le système social pousse l’homme à s’adapter ce qui influe directement sur ses réactions psychosociales, modifiant ses stratégies comportementales. L’homme s’adapte aux concepts, aux mécanismes et aux interactions dans son environnement social. Cette combinaison complexe tend à rendre nos stratégies comportementales stupides!

Ce fait tend à démontrer que cette situation peut être rectifiée. L’architecture sociale devient possible afin de concevoir sciemment un nouveau modèle de société. Ce modèle pourra répondre à des objectifs de civilisation individuels et collectifs qui doivent encore être énoncés et documentés. L’architecture de nouveaux modèles opérationnels de société appuyés sur des concepts et des mécanismes adaptés à la nature humaine interagira avec elle pour induire une adaptation qui modulera nos réactions psychosociales dans le but de modifier nos stratégies comportementales afin qu’elles soient moins stupides.

La route est encore longue pour y arriver. La civilisation est dotée d’une énorme inertie face au changement. Mais les impacts de ses décisions s’opposent aux lois immuables et intransgressibles de la nature et le temps qui nous est imparti s’amenuise. Il faut accélérer la démarche…

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http://matthieuricard.org/blog/posts/la-stupidite-serait-elle-le-propre-de-l-homme

La stupidité serait-elle le propre de l’homme ?

Écrit le 15 février 2015

On fait grand cas de l’intelligence humaine tout en justifiant par des arguments spécieux notre « domination sur la nature », aussi illusoire qu’éphémère, et notre instrumentalisation massive des autres espèces vivantes. L’économiste et environnementaliste chilien Manfred Max-Neef affirme que le remarquable développement de l’intelligence humaine s’est accompagné de la faculté de s’aveugler volontairement devant la réalité. Une colonie de fourmis, une bande d’oiseaux migrateurs ou une meute de loups ne se comporte jamais de façon « stupide » et ne prend pas de décision qui nuit de toute évidence à leur survie ou à celle de leur espèce. Max-Neef en conclut de manière provocatrice que la « stupidité est le propre de l’homme ». Son intention n’est pas d’offenser les humains mais de les inciter à davantage de bon sens.

La cupidité, elle aussi, semble être le propre de l’homme, puisque les animaux ne gaspillent pas leur temps et leur énergie à accumuler plus de biens qu’ils n’en ont besoin pour leur survie, alors que l’accumulation du superflu est le nerf de la société de consommation. Le sage président de l’Uruguay, Pepe Mujica, accuse la plupart des dirigeants du monde de nourrir une « pulsion aveugle de promotion de la croissance par la consommation, comme si le contraire signifiait la fin du monde ».

La vision caricaturale de l’homo economicus, celui qui n’a d’autre but que de promouvoir ses intérêts et ses préférences personnelles, devrait faire place à celle de l’homo altericus, qui prend en considération l’intérêt de tous. Si la main invisible de l’économie dérégulée du libre marché est celle d’un aveugle égoïste, les conséquences pour la société ne peuvent être que désastreuses.

L’intelligence n’est pas réservée aux seuls humains…

http://www.futura-sciences.com/magazines/nature/infos/actu/d/singe-chimpanzes-peuvent-apprendre-dialectes-etrangers-57133/#xtor=EPR-21-%5BHEBDO%5D-20150218-%5BACTU-Les-chimpanzes-peuvent-apprendre-des-dialectes-etrangers%5D

Les chimpanzés peuvent apprendre des dialectes étrangers

Exposés à une culture sociale différente, les chimpanzés pourraient choisir de changer la structure de leurs appels afin de se conformer socialement. Une aptitude qui semblait jusqu’à présent réservée à l’espèce humaine.

Le 13/02/2015 à 09:27 – Par Andréa Haug, Futura-Sciences

Membres de la famille des hominidés et de l'ordre des primates, les chimpanzés forment un genre de grands singes apparentés à l'espèce humaine avec laquelle ils partagent 99,6 % de patrimoine génétique. © Thomas Lersch, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0

Membres de la famille des hominidés et de l’ordre des primates, les chimpanzés forment un genre de grands singes apparentés à l’espèce humaine avec laquelle ils partagent 99,6 % de patrimoine génétique. © Thomas Lersch, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0

L’Homme ne serait pas le seul primate capable d’apprendre une langue étrangère : les chimpanzés le pourraient aussi. Une expérience publiée dans Current Biology montre en effet que des individus de cette espèce ont modifié leur langage pour adopter celui d’un autre groupe, concluent les auteurs de l’article.

D’autres primates non humains utilisent la communication vocale, comme le singe vervet, connu pour pousser des cris d’alarme à l’approche de prédateurs. Pour autant, la capacité d’apprendre de la part des congénères des mots désignant des objets dans un environnement donné était pensée propre à l’espèce humaine.

En ce qui concerne les chimpanzés, l’observation s’est déroulée au zoo d’Édimbourg, en Écosse, où des singes captifs en provenance des Pays-Bas ont été introduits dans l’enclos d’un groupe local. Avant la mise en contact entre les deux types d’individus, à la vue de pommes, les premiers émettaient des grognements aigus exprimant leur goût pour le fruit alors que les seconds, moins friands, recourraient à des sons plus sourds. Après trois ans de vie en commun, les chimpanzés néerlandais se sont mis à imiter leurs hôtes, preuve, pour les scientifiques, qu’ils ont appris à exprimer l’appellation du fruit « à la mode du groupe écossais » (voir la vidéo).

Les petits chimpanzés apprennent dès leur jeune âge à faire des sons qui attirent l'attention de leurs mères. © Steve, Wikimedia Commons, CC by-sa 2.0

Les petits chimpanzés apprennent dès leur jeune âge à faire des sons qui attirent l’attention de leurs mères. © Steve, Wikimedia Commons, CC by-sa 2.0

Le chimpanzé pratique la convergence acoustique

Pour les chercheurs qui ont observé ce phénomène, il s’agit d’une convergence acoustique qui s’est établie à la suite de solides relations développées entre les deux groupes. Les chimpanzés seraient donc aptes à modifier leur communication et à apprendre de celle de leurs congénères, ce qui remettrait en cause le fait admis que la structure acoustique des primates non humains est fixe et soumise à leur état d’excitation.

« Notre étude est la première à montrer que les chimpanzés ont un certain contrôle sur la structure de ces grognements alimentaires », déclare Katie Slocombe, chercheuse à l’université d’York, au Royaume-Uni, et co-auteur de la publication. Quand ils sont exposés à une culture sociale différente, poursuit-elle, ils peuvent choisir de changer la structure de leurs appels afin de se conformer au groupe et ce indépendamment de leur préférence alimentaire.

Ces résultats renforcent l’idée que l’apprentissage social joue un rôle dans certaines vocalisations des chimpanzés. Plus largement, ils permettent aussi d’en apprendre davantage sur l’évolution du langage des primates.

Recherches sur la viabilité des systèmes sociaux humains

L’espèce humaine n’a pas tellement évolué physiologiquement depuis le dernier million d’années. Elle a évolué principalement en usant de stratégies comportementales qui l’ont menée à s’adapter à son environnement biophysique en se dotant d’un environnement social complexe conçu pour le protéger de l’environnement biophysique, mais surtout pour l’exploiter.

Au début de l’humanité, ce modèle a permis à l’espèce de survivre et de se reproduire ce qui a favorisé la stabilisation de ses populations qui ont pu coloniser différentes régions de la planète. Mais les capacités cognitives évoluées de cette espèce du règne des primates ont permis à l’homme de transcender ses comportements instinctifs. Ainsi, l’espèce humaine a élaboré des concepts qui lui sont propres et qui ont servi de constructeurs pour son environnement social. La plupart de ces concepts n’existent pas dans l’environnement biophysique ni dans l’environnement humain.

Ce modèle issu exclusivement de l’évolution de l’espèce, n’a jamais été architecturé pour tenir compte des réels besoins de la nature humaine tout en respectant les équilibres entre les stratégies comportementales modernes de l’homme social et les équilibres avec son environnement biophysique. Rapidement, et de façon accélérée depuis l’ère industrielle, l’espèce humaine a voué tous ses efforts à l’évolution de son environnement social et à l’exploitation déséquilibrée des ressources naturelles.

Nous rappelons un des principes de base de l’évolution documentés dans notre dossier (https://irasd.wordpress.com/dossiers/recherches/environnement-humain/biologie-et-evolution-de-lespece-humaine/theorie-de-levolution-et-principes-dadaptation/) :

« La capacité à croître d’une population est infinie, mais la capacité d’un environnement à supporter les populations est toujours finie. Les populations croissent jusqu’à ce qu’elles soient stoppées par la disponibilité décroissante des ressources dans l’environnement. La compétition pour les ressources résulte de la lutte pour l’existence. »

Ce principe s’applique à toutes les espèces vivantes, incluant l’homme. La différence avec l’homme est qu’il ne lutte plus tellement pour son existence, mais surtout pour la croissance de son environnement social qui supporte sa substance; notamment pour la croissance de son système économique monétaire qui surexploite les ressources et déséquilibre l’environnement biophysique…

L’IRASD partage ici cette excellente compilation de recherches concernant la viabilité des systèmes sociaux humains dans son environnement biophysique aux ressources et capacités limitées.

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http://4emesinge.com/lhumanite-est-elle-proche-dun-effondrement-systemique/

L’humanité est-elle proche d’un effondrement systémique ?

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Depuis quelques décennies, certaines études scientifiques démontrent mathématiquement l’impossibilité de pouvoir prospérer sur le long terme avec notre système économique actuel. Ces études font souvent appel à un domaine méconnue, la dynamique des systèmes, qui se veut d’étudier les systèmes complexes avec toutes les intrications qu’ils comportent, c’est à dire tout ce qui influence ces systèmes et les conséquences qu’ils entrainent.

Nous vous proposons un tour d’horizon des études scientifiques les plus sérieuses sur le sujet, souvent décriées, voir ignorées, elle permettent d’apercevoir ce qui pourrait se passer dans un futur plus ou moins proche. Et il y a de quoi s’inquiéter sérieusement…

1 – Le jour de dépassement global

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– Logo du « Global Overshoot Day »

Le fait que l’humanité surexploite la majorité des ressources terrestres vitales pour sa survie est aujourd’hui connu et relativement bien documenté. Pour preuve, le « Global Overshoot Day », littéralement « le jour du dépassement global » annuel de l’humanité survient de plus en plus tôt chaque année, selon le Global Footprint Network, qui regroupe des scientifiques, des universitaires, des municipalités et des entreprises de partout dans le monde.

L’an dernier, le jour du dépassement est survenu le 19 août. En 1993, il y a donc à peine 20 ans, il est survenu le 21 octobre. Ce seuil indique l’instant à partir duquel la population mondiale a consommé l’ensemble des ressources que la planète était en mesure de produire pour l’année en cours.

Au rythme actuel, le Global Footprint Network évalue que «la demande de l’humanité en ressources et services écologiques exigerait une fois et demie la capacité de la Terre pour être satisfaite». Selon ces mêmes calculs, «nous aurons besoin de deux planètes d’ici 2050 si les tendances actuelles persistent». Si tous les Terriens consommaient comme les Canadiens, il nous faudrait l’équivalent de trois planètes et demie pour assurer notre subsistance.

Les pêcheries mondiales constituent un bon exemple de la surexploitation des ressources mondiales. Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement, il pourrait être impossible d’exploiter commercialement les poissons des océans d’ici 2050.

Qui plus est, les bouleversements climatiques risquent d’aggraver les choses. Selon la Banque mondiale, de graves pénuries alimentaires sont ainsi à prévoir si le réchauffement planétaire poursuit sur sa lancée actuelle. Cela risque d’aggraver le problème de la faim dans le monde. Les stratégies sensées permettre de lutter contre ce fléau ont lamentablement échoué, en plus de nuire à l’environnement.

Les scientifiques prédisent également un accroissement du niveau des océans qui affectera de plus en plus de populations côtières, des phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents ainsi que des effets irréversibles sur la biodiversité mondiale.

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Graphique du jour de dépassement global – Greenpeace / Global footprint network

2 – Un modèle minimal de l’interaction entre l’Homme et la Nature.

D’après l’étude nommée : « A Minimal Model for Human and Nature Interaction », notre civilisation risque l’effondrement d’ici à peine quelques décennies en raison de la surexploitation chronique des ressources de la terre et de l’accroissement des inégalités. C’est ce que conclut l’étude de trois chercheurs universitaires, Safa Motesharrei et Eugenia Kalnay de l’Université du Maryland et Jorge Rivas de l’Université du Minnesota.

Cette étude — dont la publication a été acceptée par le Elsevier Journal Ecological Economics — se base sur la dynamique historique qu’entretiennent les civilisations par rapport à la nature, mais aussi à l’intérieur même de leurs structures sociales. Le modèle de recherche est donc multidisciplinaire.

Les chercheurs ont ainsi mis en évidence les raisons qui ont contribué à la chute des civilisations au cours des derniers millénaires. Selon leurs travaux, une série de facteurs liés entre eux sont à prendre en compte, parmi lesquels le climat, la population, l’eau, l’agriculture et l’énergie.

Ces facteurs peuvent mener à un effondrement de la civilisation s’ils convergent vers une «rareté des ressources provoquée par une trop grande pression exercée sur les capacités de la nature» et une «stratification économique entre riches et pauvres». Ces phénomènes combinés «ont toujours joué un rôle central dans le processus d’effondrement. Du moins au cours des cinq mille dernières années», concluent-ils.

Un temple du royaume de Tikal, un des plus prospères de la civilisation classique Maya. Professeur Medina-Elizalde

Un temple du royaume de Tikal. Professeur Medina-Elizalde

Dans une telle dynamique, les citoyens les plus privilégiés sont toutefois prompts à refuser tout changement, soulignent les chercheurs qui ont mené l’étude. Ils sont en effet moins affectés que les plus démunis par «les effets de la détérioration de l’environnement». Ils peuvent donc se contenter du statu quo beaucoup plus longtemps avant de s’ouvrir à la remise en question.

L’étude souligne par ailleurs que le développement technologique n’est absolument pas en mesure de permettre à l’humanité d’éviter le pire. «Les changements technologiques augmentent l’efficacité des ressources, mais aussi la surconsommation», peut-on lire dans le document.

Face à ce constat, les chercheurs sonnent l’alerte face à l’inconscience et l’aveuglement des élites qui aurait déjà mené à la disparition d’autres civilisations. Ils estiment que l’on peut encore éviter le pire de deux manières, en réduisant les inégalités économiques ainsi qu’en réduisant la consommation des ressources. C’est donc une mise en garde qui s’adresse aux gouvernements et aux populations afin qu’ils prennent conscience qu’un changement dans les modes de vie devient nécessaire.

Rapport Oxfam - Projection de la répartition des richesses

Rapport Oxfam – Projection de la répartition des richesses

3 – L’écroulement de la civilisation occidentale : une vue de l’avenir

Si les résultats de l’étude ci dessus peuvent sembler catastrophistes, ils sont malheureusement confirmés par d’autres études prospectives comme celle de deux scientifiques américains. Erik M. Conway, historien à la NASA et Naomi Oreskes, historienne des sciences et professeure à l’université d’Harvard. Ils ont publié en 2013 un article intitulé « The Collapse of Western Civilization: A View from the Future » dans le prestigieux journal du Massachusetts Institute of Technology (MIT).

Dans cet article ils se posent la question suivante : pourquoi sommes-nous restés inactifs, alors que nous disposions d’informations scientifiques robustes sur le changement climatique et que nous savions quels terribles événements allaient suivre ? Il s’en suit une prospective sur le déclin de l’humanité qui doit affronter le résultat de sa lâcheté : vagues de chaleurs sans précédent, hausse du niveau des océans, panique, émeutes, migrations de masse, hausse explosive des populations d’insectes, épidémies… L’ordre social s’effondre dans les années 2050 et les gouvernants, acquis à l’idéologie néolibérale, se retrouvent désarmés devant la nécessité d’une intervention massive de l’état…

Là aussi, en imaginant la situation vers laquelle l’humanité s’oriente si rien n’est fait, les auteurs montrent le piège des idéologies aveuglantes qui dominent : le positivisme et le fondamentalisme de marché.

Malheureusement, ces mises en perspective apparaissent de moins en moins extravagantes tant nos sociétés s’acharnent, contre toute logique, à faire perdurer un modèle de société obsolète et sans aucun avenir. Pourtant, il est encore tout à fait possible d’éviter de répéter les erreurs du passé et cet avenir catastrophique peut être écarté si des changements politiques et structurels forts sont mis en place.

Croissance infini pour planète finie

L’échiquier des ressources – Artiste inconnu

4 – Les limites à la croissance, le rapports du Club de Rome ou « rapport Meadows » (1972 – 1993 – 2004).

The limits to growth - 1972 (Donella Meadows, Dennis Meadows, Jørgen Randers et William W. Behrens III)

The limits to growth – 1972 (Donella Meadows, Dennis Meadows, Jørgen Randers et William W. Behrens III)

Il est inquiétant de constater que l’étude de cette problématique, ainsi que les conséquences sur le long terme soient connus depuis maintenant plus de quarante ans. Le fameux « rapport du Club de Rome » fut le premier rapport scientifique rendu public sur cette problématique. En 1972, il mettait en évidence les dangers écologiques de la croissance économique et démographique que connaissait le monde en 1972. A travers divers scénarios, il prévoyait l’évolution de l’économie Humaine jusqu’en 2100, suivant que l’Humanité prenne telle ou telle direction.

Ils développèrent donc un modèle informatique qui avait pour objectif de décrire le monde comme un ensemble global dont les parties sont interdépendantes. Voici le développement de ce modèle :

– Le développement économique est induit par la croissance.

– Celle-ci est stimulée par la croissance démographique et une exploitation croissante des ressources naturelles.

– Cette croissance économique provoque de la pollution, qui elle-même sera cause de recul économique et/ou démographique.

– Par le jeu de ces interactions, une consommation excessive des ressources naturelles peut entraîner une crise économique durable.

– Ainsi la croissance économique s’arrêtera faute de matières premières (énergie, ressources minières, appauvrissement des sols, épuisement des ressources halieutiques, etc.), la population diminuera faute de nourriture et/ou, comme par le passé, au moyen de conflits armés.

Graphique du scénario "business as usual" - Issue du troisième rapport (2004) "The limits to growth"

Graphique du scénario « business as usual » – Issue du troisième rapport (2004) « The limits to growth »

Cela conduit les auteurs à prévoir pour l’avenir plusieurs scénarios : pénurie de matières premières et/ou hausse insupportable de la pollution. Chacun de ces deux scénarios provoquerait la fin de la croissance quelque part durant le XXIe siècle. Le progrès technique ne ferait que différer l’effondrement inéluctable de l’écosystème mondial, incapable de supporter cette croissance exponentielle.

Cependant, tous les scénarios présentés par les auteurs ne mènent pas à un effondrement. Mais ils constatent que les seuls scénarios sans effondrement sont ceux qui abandonnent la recherche d’une croissance exponentielle sans limite de la production.

Trois scénarios issus du rapport Meadows. À gauche, scénario dans lequel les tendances des années 1900-1970 se poursuivent. Au centre, scénario intégrant une optimisation de l'utilisation des ressources non renouvelables. À droite, scénario faisant intervenir des politiques conjointes de stabilisation. © Vincent Landrin (d'après The Limits to Growth, 1972).

Trois scénarios issus du rapport Meadows. À gauche, scénario dans lequel les tendances des années 1900-1970 se poursuivent. Au centre, scénario intégrant une optimisation de l’utilisation des ressources non renouvelables.
À droite, scénario faisant intervenir des politiques conjointes de stabilisation.
© Vincent Landrin (d’après The Limits to Growth, 1972).

La version actualisée du rapport du Club de Rome, traduit en Français en 2012 et intitulée « les limites à la croissance, dans un monde fini » n’a quasiment pas fait parler de lui, pourtant, une fois de plus, les résultats de l’étude démontrent très clairement que la tendance n’a pas changée et que l’effondrement systémique pourrait bien avoir lieu avant 2050 au rythme de surconsommation des ressources actuelles.

En effet, les prédictions du scénario « business as usual » – donc celui dans lequel nous nous trouvons – prévoit l’effondrement économique majeur aux alentours de 2030 qui entrainerai inexorablement une baisse massive de la population mondiale.

Ce troisième rapport confirme ceux de 1972 et 1993, plusieurs études scientifiques convergent vers cette analyse, pourtant le dogme de la croissance est toujours présenté comme le seul modèle viable pour notre système économique. Tout se déroule comme prévu pour que survienne le désastre !

4 – World3, le simulateur de type dynamique des systèmes.

World3 a été développé par l’équipe à l’origine du premier rapport du Club de Rome. Il permet notamment de faire des simulations informatiques des interactions entre population, croissance industrielle, production de nourriture et limites des écosystèmes terrestres.

Il s’agit d’un modèle de type dynamique des systèmes, il comporte sept parties interagissant entre elles. Chacune traite d’un système différent du modèle. Les systèmes principaux sont :

  • le système alimentaire, incluant l’agriculture et l’industrie agroalimentaire ;
  • le système industriel ;
  • le système démographique ;
  • le système de ressources non renouvelables ;
  • le système de pollution.

Si vous souhaitez faire vos propres simulations, voici le simulateur en accès libre.

Simulation dans World3

Simulation dans World3

5 – Conclusion

Une autre étude scientifique publié dans la revue Nature en 2009 par une équipe de chercheurs Internationaux mettait en alerte sur les 9 barrières qui mettraient en dangers l’équilibre de l’écosystème planétaire, ces limites visent à déterminer des seuils globaux au-delà desquels les dégradations environnementales planétaires ne permettraient plus aux activités humaines de se poursuivre. Vous pouvez consulter un résumer en français ici.

Les neuf processus terrestres à surveiller selon Rockström et coll.,1 leur indicateur, la valeur actuelle et la limite planétaire qu’il pourrait être dangereux de dépasser. Les lignes rouges correspondent aux limites qui ont déjà été dépassées, les vertes à celles qui ne l’ont pas encore été. (2013) - Réalisé par Planeteviable.org

Les neuf processus terrestres à surveiller selon Rockström et coll.,1 leur indicateur, la valeur actuelle et la limite planétaire qu’il pourrait être dangereux de dépasser. Les lignes rouges correspondent aux limites qui ont déjà été dépassées, les vertes à celles qui ne l’ont pas encore été. (2013) – Réalisé par Planeteviable.org

Malgré tout ces avertissements, il parait plus que nécessaire d’informer le maximum de personne de ce qui risque de se produire si aucun changement de cap n’est envisagé et s’y préparer par la même occasion. Il parait évident que la croissance économique exponentielle n’est mathématiquement pas viable sur le long terme. Ceci n’est pas seulement une question de politique, les structures de gouvernances ne semblent pas pouvoir remettre en question l’idéologie proposée actuellement. Il ne s’agit pas d’un problème de personnes, mais d’un problème systémique, bien plus profond.

Le comportement des êtres humains étant profondément influencés par les structures sociétales dans lesquelles ils évoluent, ne pas remettre en cause ces structures, c’est s’attaquer aux conséquences et oublier les causes qui les ont générés.

Source :

Synrthèse du Rapport de 2012

Le devoir

The guardian

Halte à la croissance

Les limites planétaires

La « démocratie participative imbriquée », un modèle adapté à la démographie de l’humanité

« Dans le contexte des sociétés de masses, la politique est toujours plus ou moins une activité de contrôle social exercé par des minorités dominantes sur des majorités dominées. Nulle raison de s’en réjouir, mais il semble bien qu’au-delà d’un certain seuil démographique, l’idéal politique de démocratie directe, participative et autogestionnaire doive céder sa place au système de la représentation, avec tous les phénomènes de confiscation élitaire du pouvoir qui lui sont consubstantiel. »

Extrait de : Collectif. « Gouverner par le chaos. »

Cette affirmation corrobore nos réflexions en architecture sociale qui démontrent que la mise en place d’une démocratie participative est parfaitement réalisable à condition de découper et décentraliser le pouvoir en petits groupes citoyens locaux qui gèrent des problématiques et décisions circonscrites à la couverture d’un territoire et d’une population restreinte parfaitement à leur portée.

Mais ce modèle adapté aux quartiers perd de son efficacité avec l’élargissement de la portée territoriale et démographique. Il ne saurait fonctionner aussi efficacement pour une grande ville et encore moins pour une région, une province ou un pays à cause de la difficulté à faire participer tous les citoyens dans le processus décisionnel.

Pour compenser cet obstacle psychosocial cognitif et participatif, il importe de mettre en place des entités démocratiques couvrant ces territoires et populations élargies et dont les membres responsables sont désignés parmi les citoyens impliqués dans les groupes locaux.

Ces entités démocratiques de portée élargie ont pour rôle de travailler à la documentation des enjeux et solutions afin d’alimenter le processus démocratique local pour résoudre des problématiques sociales de plus grande échelle. Cette préparation permet de documenter le contexte des problématiques et des solutions afin de supporter le processus décisionnel démocratique. Elles ne possèdent toutefois aucun pouvoir décisionnel, seulement une responsabilité collective. Toutes les propositions de décisions doivent être entérinées par l’ensemble des groupes démocratiques locaux concernés par la portée territoriale et démographique de la problématique.

L’IRASD nomme ce modèle simple et structuré la « démocratie participative imbriquée ». Elle correspond à une pyramide inversée en ce qui a trait à la portée territoriale et démographique des décisions et à une pyramide appuyée sur sa base citoyenne en ce qui concerne le pouvoir décisionnel. Autrement dit, le pouvoir décisionnel appartient toujours aux petits groupes démocratiques citoyens, même si la portée territoriale et démographique des problématiques est analysée par des groupes démocratiques désignés, mais sans pouvoir décisionnel. En un sens, la démocratie participative imbriquée est une concrétisation réaliste organisée et structurée de l’anarchisme.

L’IRASD tient à rappeler toutefois que deux obstacles majeurs peuvent nuire à l’instauration d’une démocratie participative. Ces deux obstacles sont induits par des interactions entre des concepts sociaux et la nature humaine qui induisent des stratégies comportementales décisionnelles nuisibles au bien collectif et individuel : la recherche du pouvoir et la recherche de l’enrichissement monétaire.

En conséquence, il importe de compenser ces deux comportements humains instinctifs par des mécanismes sociaux architecturés de manière à répondre à ces besoins humains de soif de pouvoir et de richesse sans qu’ils ne puissent interagir avec le processus démocratique décisionnel. Une économie non monétaire ou dont l’étalon de valeur serait la valeur de l’individu – mesurée quantitativement et qualitativement par sa capacité novatrice et la valeur de son apport à la collectivité – compenserait parfaitement ce besoin instinctif de l’humain. En effet, pour acquérir du pouvoir et de la valeur dans un tel modèle, chaque citoyen est responsable d’acquérir des connaissances et de l’expérience afin de développer son potentiel d’innovation au service des problématiques collectives. S’ensuit inévitablement un énorme potentiel d’épanouissement et de croissance personnelle.

L’instauration d’une démocratie participative imbriquée ou non, passe donc inévitablement par une abolition du capitalisme monétaire pour instaurer une économie exclusivement appuyée sur la capitalisation du potentiel humain individuel quantifié par la valeur de son apport à la collectivité.

Les défauts de conception du système social induisent la dépression chez les jeunes

Les défauts de conception du système social exercent des pressions indues sur les étudiants qui craignent pour leur avenir, ce qui induit des réactions d’anxiété.

Les pressions néfastes de l’économie monétaire, l’instabilité de l’environnement social, la déstabilisation industrielle de l’environnement biophysique et l’incertitude des changements climatiques en sont les causes principales.

Ces pressions induisent des modifications aux stratégies comportementales des parents et de leurs enfants.

L’inadaptation totale du système d’éducation est également une tare et un frein majeur au développement mental équilibré. Le modèle, la démarche et la totalité du contenu sont à revoir afin d’être alignés sur les mécanismes cognitifs de l’espèce humaine pour atteindre des objectifs de civilisation qui n’ont jamais été énoncés.

L’absence de capacité d’analyse intégrée de la part des spécialistes rend leur démarche de diagnostic inefficace.

https://irasd.wordpress.com/2014/09/16/les-frais-de-scolarite-ou-comment-tuer-linnovation-et-leconomie/

https://irasd.wordpress.com/2014/09/28/la-pression-fiscale-sur-les-gouvernements-va-detruire-les-generations-a-venir/

https://irasd.wordpress.com/2014/10/28/les-pressions-nefastes-de-leconomie-monetaire/

https://irasd.wordpress.com/2014/10/24/le-systeme-social-impose-deux-limites-majeures-a-la-croissance-par-ses-defauts-de-conception/

https://irasd.wordpress.com/2014/10/30/faut-il-accelerer-le-developpement-economique-ou-le-developpement-de-lindividu/

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http://www.journaldemontreal.com/2015/02/13/de-plus-en-plus-de-jeunes-sur-les-antidepresseurs

De plus en plus de jeunes sur les antidépresseurs

Le nombre de jeunes Québécois qui ont recours à des antidépresseurs grimpe en flèche, a appris Le Journal. Une situation qui serait liée à l’augmentation des problèmes d’anxiété, selon des experts.

Des données obtenues auprès de la Régie de l’assurance maladie révèlent que 2931 jeunes de 18 ans et moins ont consommé des antidépresseurs en 2014, un nombre en hausse de 65 % par rapport à la situation observée 10 ans plus tôt. Il s’agit d’un niveau record.

Mal de vivre

Les antidépresseurs sont prescrits aux enfants qui souffrent d’un mal de vivre, mais aussi à ceux qui souffrent d’un sérieux trouble anxieux, explique la psychiatre Annick Vincent.

«Ce sont les deux principales raisons pour prescrire des antidépresseurs à un jeune», affirme-t-elle.

Dans le cas d’un jeune anxieux, la psychothérapie est le traitement numéro un, ajoute la Dre Vincent. Le recours aux médicaments peut être nécessaire dans des cas graves, mais ne doit surtout pas être systématique, dit-elle.

La hausse reste difficile à expliquer, ajoute Annick Vincent. Il existe maintenant des antidépresseurs pour les adolescents homologués par Santé Canada, ce qui n’était pas le cas il y a 10 ans. «Peut-être qu’il y a des jeunes qui en avaient besoin avant, à qui on n’en avait pas prescrit», avance-t-elle prudemment.

De son côté, le docteur en neuroscience Joël Monzée affirme que le recours aux médicaments est un «réflexe trop facile». Dans le système de santé québécois, les pilules sont plus accessibles que les psychologues, déplore-t-il.

Des chiffres «préoccupants»

Diane Marcotte, professeure de psychologie à l’UQAM, trouve aussi ces chiffres «préoccupants». Elle y voit un lien avec l’anxiété, puisque «l’anxiété mène à la dépression dans beaucoup de cas», ajoute cette spécialiste de la santé mentale chez les jeunes.

Selon différentes études, de 15 à 20 % des jeunes présentent des symptômes d’anxiété, selon Mme Marcotte.

Ces jeunes sont de plus en plus visibles dans les écoles. «C’est sûr qu’il y en a beaucoup plus qu’avant», lance Carl Ouellet, directeur de l’école secondaire Samuel-De Champlain, à Beauport.

À la clinique Amis-Maux, à Québec, le nombre de consultations pour des problèmes d’anxiété chez les jeunes est «vraiment en croissance depuis quelques années; c’est frappant», affirme sa propriétaire, Valérie Gosselin.

4 causes de ce fléau

1- Des jeunes obligés de briller à tout prix

Pratiques de soccer trois fois par semaine, cours de piano le samedi et de natation le dimanche… Les enfants ayant des horaires de premier ministre pourraient être plus à risque de souffrir d’anxiété, affirme la psychiatre Annick Vincent, qui y voit un phénomène de société.

2- Le stress des parents affecte les enfants

Ce que vivent les parents a beaucoup d’influence sur les enfants, souligne la psychologue Valérie Gosselin. «Il y a énormément d’anxiété de performance chez les adultes et, souvent, l’enfant va penser que c’est ce que le parent exige aussi de lui», affirme-t-elle.

3- On les ballotte d’une famille à l’autre

Les divorces sont beaucoup plus nombreux qu’il y a 30 ans, si bien que les enfants sont parfois ballottés d’une famille à l’autre, ce qui pourrait contribuer à créer de l’anxiété chez certains jeunes, affirme le psychothérapeute Joël Monzée.

4- Des familles en manque de repères

De nos jours, plusieurs parents ont trop tendance à vouloir être «ami» avec leur enfant et ne sont pas cohérents dans les règles à imposer, affirme le psychologue scolaire Robert Pelletier. Cette attitude peut créer de l’anxiété puisque les repères des enfants sont parfois instables, dit-il.

Stress ou anxiété ?

Chaque enfant vivra à un moment ou à un autre de sa vie du stress ou de l’anxiété avec lesquels il aura de la difficulté à jongler. À partir de quand faut-il s’inquiéter?

– Lorsque l’anxiété est présente pendant une période de plus de six semaines

– Lorsque l’anxiété entraîne des problèmes dans le cheminement scolaire

Loin de l’agitation

Pour donner un coup de pouce à de nouveaux élèves, l’école secondaire Samuel-De Champlain a installé une dizaine de casiers beiges dans un petit local situé près du secrétariat. Autant d’élèves y rangent leur sac à dos, loin de l’agitation qui règne parmi les longues rangées de casiers situées un peu plus loin. Un adulte y est toujours présent. «On travaille en prévention avec des jeunes anxieux, on désa-morce bien des problèmes», affirme Julie Martel, technicienne en éducation spécialisée.

Une augmentation fulgurante

2014

► 2931 jeunes consommateurs d’antidépresseurs

2005

► 1767 jeunes consommateurs d’antidépresseurs

► Hausse de 65 % en 10 ans

55 % des jeunes médicamentés sont des filles

Source: Régie de l’assurance maladie du Québec

Gabriel, 15 ans, rongé par l’anxiété

La gorge nouée et le front en sueur, incapable de prononcer un mot en classe. La tête qui tourne à la vue d’une copie d’examen. Les élèves qui souffrent d’anxiété sont de plus en plus visibles dans les écoles.

Gabriel, 15 ans, est l’un d’entre eux. Chaque jour, il revient à la maison avec un sac à dos plein à craquer, trimbalant presque tout le contenu de son casier, de peur d’avoir oublié un précieux cahier ou un manuel scolaire.

Le soir, il passe de trois à quatre heures dans ses livres, voulant à tout prix réussir le mieux possible. «Je pense à mon avenir. Je ne sais pas encore ce que je veux faire, mais je veux me donner le plus de chances possible», dit-il.

Cette année, pour l’aider à gérer son stress, l’école a pris les grands moyens: il a un plan d’intervention qui lui permet de rencontrer régulièrement une intervenante et d’avoir plus de temps pour faire ses examens.

«Je me sens coupable»

Il est loin d’être le seul dans cette situation. Mélanie, 16 ans, fréquente assidûment les séances de récupération le midi à l’école, en plus de passer toutes ses soirées le nez plongé dans ses livres. La fin de semaine, il n’y a que le dimanche où elle s’accorde un peu de répit. «Je le sais que c’est trop. Mais si je n’étudie pas, je me sens coupable», dit-elle.

La jeune fille fréquente une école secondaire publique de Québec, au secteur régulier. Loin des programmes d’élite des écoles privées.

«C’est moi qui me mets de la pression toute seule», dit-elle.

Pour l’aider à dompter son anxiété, elle a récemment demandé à ses parents de consulter un psychologue. Elle sait très bien qu’un coup de pouce extérieur peut être utile, puisqu’elle n’en est pas à sa première consultation.

«Je sais que je fais de l’anxiété de performance. Je sais que, quand je suis stressée, je ne suis pas du monde. Je le sais, mais je ne suis pas capable de faire autrement.»

Anxiété chez les jeunes : comment expliquer la hausse?

Les élèves qui souffrent d’anxiété sont de plus en plus visibles dans les écoles. Mais s’agit-il d’une augmentation bien réelle du nombre de jeunes qui souffrent en silence ou d’une hausse causée par un meilleur dépistage?

«Les deux sont vrais», affirme Diane Marcotte. Au cours des dernières années, le dépistage s’est amélioré et les tabous se sont estompés, si bien que le problème est plus visible aujourd’hui, dit-elle. Mais «j’aurais aussi tendance à penser qu’il y en a plus qu’avant», ajoute-t-elle.

Même son de cloche de la part de Lyse Turgeon, professeur à l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal. «Mon impression clinique et personnelle est que oui, mais la recherche n’a pas encore démontré le phénomène», affirme Mme Turgeon.

Robert Pelletier, vice-président de l’Association des psychologues scolaires, refuse de son côté d’être alarmiste. L’augmentation perçue s’explique plutôt par une plus grande sensibilité à cette problématique, dit-il, comme ce fut le cas pour d’autres problèmes auparavant.

«Dans les années 90, on a découvert l’anorexie. On prenait conscience que ça existait et c’était catastrophique. Ensuite, on a eu la vague des troubles du déficit de l’attention et des troubles envahissants du développement. Et maintenant, on voit poindre la vague de l’anxiété.»

Déficit d’attention ou anxiété? La ligne n’est pas facile à tracer

Pendant deux ans, Catherine a cru que son garçon souffrait d’un déficit d’attention, diagnostic à l’appui. Ce n’est que deux ans plus tard qu’elle a appris qu’il souffrait plutôt d’anxiété généralisée.

Les cas semblables sont nombreux, affirme le psychothérapeute Joël Monzée. Plusieurs enfants diagnostiqués avec un déficit d’attention souffrent en réalité d’anxiété, dit-il.

«Il existe une grande confusion entre les deux, puisque les comportements sont similaires», explique-t-il. Les enfants anxieux peuvent avoir de la difficulté à se concentrer ou être plus souvent distraits pour échapper à la réalité.

Des enfants turbulents ou agressifs peuvent aussi être rongés par l’anxiété. Le psychologue scolaire Robert Pelletier a dû intervenir l’an dernier auprès d’un garçon de neuf ans qui a littéralement explosé en classe, allant même jusqu’à lancer une chaise sur son enseignante. En creusant un peu, il s’est rendu compte que cet élève souffrait d’anxiété de performance.

«Je me suis retrouvé avec un petit bonhomme dans mon bureau qui pleurait à chaudes larmes parce qu’il avait peur de ne pas réussir. », dit-il.

La Dr Annick Vincent, psychiatre spécialiste du trouble du déficit de l’attention, confirme que le verdict juste est parfois difficile à établir. «Un enfant, quand il est jeune, n’a pas tout le vocabulaire nécessaire pour expliquer ce qui se passe dans sa tête», explique-t-elle.

Un bon diagnostic reste toutefois primordial puisque le traitement du déficit d’attention et de l’anxiété est totalement différent. Surtout dans les cas où la médication est nécessaire, puisque certains psychostimulants prescrits pour traiter un déficit d’attention peuvent augmenter l’anxiété.

Catherine en sait quelque chose. Pendant la période où son garçon a pris des médicaments pour traiter un inexistant déficit d’attention, son niveau d’anxiété n’a fait qu’augmenter. «On n’a fait qu’empirer le problème», lance-t-elle.

Davantage de jeunes touchés par l’anxiété que le déficit d’attention

Prévalence des troubles mentaux chez les enfants et adolescents, selon des enquêtes canadiennes et américaines :

► Troubles anxieux : 6,4%

► Trouble du déficit d’attention : 4,8%

Source : Institut de la statistique du Québec

L’environnementalisme, un contre-pouvoir qui échoue globalement

Un texte intéressant qui révèle une partie des raisons pour lesquelles l’environnementalisme en général est un mouvement de contre-pouvoir qui, malgré de nombreux succès, échoue globalement à résoudre les vrais problèmes de société.

Tout est toujours à recommencer ailleurs parce que que l’environnementalisme ne s’attaque qu’aux effets des symptômes locaux, à leur communication et à l’opposition et jamais à leurs causes profondes qui sont globalement généralisées au système social lui-même.

L’IRASD présente ici des extraits pertinents de cette entrevue avec David Suzuki publiée en novembre 2013 et qui fait fait beaucoup de bruit par la suite. Plusieurs observations de déviances comportementales sociales induites par un faible niveau de connaissances y sont révélées.

Mais rien n’est réglé et le mouvement se poursuit toujours dans la même direction sans approfondir le sujet environnemental afin d’en identifier les causes systémiques profondes.

L’IRASD poursuit ses recherches pour identifier les stratégies comportementales décisionnelles politiques, industrielles et économiques qui mènent toujours la civilisation à faire des mauvais choix dont les impacts sur l’environnement et le climat forcent les environnementalistes à un combat sans fin.

Environmentalism has failed! – Maclean’s

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David Suzuki’s scientific career began in the late 1950s; his media one, a decade later. Since 1979, he’s been the face of CBC’s The Nature of Things, an internationally distributed science program that’s now in its 53rd season. Suzuki’s official CV runs 17 pages. It lists dozens of academic and broadcasting awards as well as his 25 honorary degrees. Now a professor emeritus at the University of British Columbia, he has authored or collaborated on 50 books. In 2011, Reader’s Digest anointed him as its “most trusted Canadian.” And this October, he topped an Angus Reid poll of the country’s most admired figures, with 57 per cent of respondents giving him the thumbs up.

“Environmentalism has failed,” Suzuki declared in a dark blog post in the spring of 2012. The heady victories of the 1970s and ’80s over air pollution, acid rain, and clearcut logging are distant memories. The oil and gas industry has never been stronger, sinking ocean wells, fracking across the continent, and going full-bore on Alberta’s oil sands. Meanwhile, the fight against climate change has come to a virtual halt, as governments around the world put the economy ahead of the environment. “We’ve come to a point where things are getting worse, not better,” he said in an interview with Maclean’s.

“I’ve had a belly full of fighting. We’ve got to stop the fighting,” he pleaded at one point. The message that he has been delivering for four decades is no longer getting through. And time is running short. “I hope there’s a happy ending. That’s all I have left. Hope.”

Suzuki believes the muck-throwing is part of a wider trend where experts are now being painted as adversaries. “Scientists are being portrayed by much of the power structure in politics and business as having a vested interest—that they’re just out to get more grant money by exaggerating the threats,” he says. He decided to resign from his foundation in the spring of 2012 because he feared it would be targeted for a tax audit by the Harper government and might lose its charitable status. (More than 900 environmental groups have had their books scrutinized over the last couple of years for evidence of large foreign donations or excessive spending on political activities.) “I wanted to protect the foundation,” says Suzuki. “And at my stage in life, I simply found it intolerable to have to hold back on what I say.”

By the late 1960s, Suzuki had established himself as a budding scientific superstar. The Natural Sciences and Engineering Research Council of Canada awarded him as one of the country’s top young minds. He was invited to teach for a semester at the University of California at Berkeley, where he discovered and embraced the counter- culture. CBC Television harnessed his new persona—at once hip and geeky—first for a series of specials, then giving him his own weekly Suzuki on Science show. In 1975, he moved to radio, becoming the first host of Quirks and Quarks. A year later, he was named to the Order of Canada.

Suzuki’s strength has always been his ability to translate the world of science for the layperson, cutting through the jargon and breaking down complex ideas into digestible television bites. At the height of its popularity in the mid-1980s, The Nature of Things was drawing a weekly audience of 1.3 million, or almost 20 per cent of all Canadian view- ers. And the entire series was being broadcast in 13 countries, including the U.S., with 55 more nations picking up individual episodes. That success is what made David Suzuki a trusted global brand. He still defines himself as a geneticist, but it’s been decades since he was an active researcher or has even taught in a university setting. And his role as science’s interpreter was long ago supplanted by his calling as environmental evangelist.

Suzuki traces his own awakening back to The Silent Spring, Rachel Carson’s ground- breaking 1962 book. But his beliefs really came to the fore in the early ’80s, as he joined in the fight against clear-cut logging in what was then the Queen Charlotte Islands, now Haida Gwaii. “It was a totally unequal battle. The important things that forests do—like pro- viding air—weren’t included in the economic equation.”

Suzuki soon became one of the green movement’s most visible champions. In 1991, he and a group of friends founded the David Suzuki Foundation, a non-profit that pro- motes environmental causes and education. In 1992, he spoke at the Earth Summit in Rio de Janeiro. That slow creep into the spotlight provided lots of ammunition for his critics. Around that time, the Globe and Mail dropped him as columnist, suggesting he had become too preachy, and then produced a scorching feature that painted him as a “media-wise politician” in a lab coat.

But those who know Suzuki well say there’s nothing manufactured about his concerns. David Schindler, a professor of ecology at the University of Alberta, recalls a canoe trip through the north of the province, where Suzuki ended up taking a plane ride with some First Nations chiefs to check out the oil sands. “He came back and he was incensed, just beside himself. He said, ‘We’ve got to stop this thing,’ ” says Schindler. “He gets very angry about the environment and social injustices.”

Suzuki says he used to think that his TV work was drawing attention to important issues, that the content was the star. Over the years, however, his view has changed. He’s been stopped too many times in the airport, or on the street, and complimented on a show he’s never done. He now realizes that for most viewers, he’s the constant—that rather than being the messenger, he’s the oracle.

“I’ve never made any pretense of being Mr. Know-it-all,” says Suzuki. But that doesn’t change public expectations that he should be able to pronounce on every issue, and debate all comers. When Suzuki doesn’t have an answer, or messes up his facts, as he did on Australian television, it’s news. Somewhere along the way, people started to assume he was infallible. “To the extent that I’ve failed, that’s it,” he says. “I’ve somehow got to be smarter.”

There was a time when it seemed like the war to protect the Earth was almost over.
Back in 1988, George H.W. Bush, a conservative Republican, campaigned on a pledge to become “the environmental presi- dent.” Suzuki remembers Lucien Bouchard, then the federal environment minister, and the biggest star in Brian Mulroney’s cabinet, earnestly telling him that global warming was “a threat to the survival of our species.” But all these years later, green crusaders find themselves refighting, or even losing, battles they thought were over long ago. Stories about atmospheric CO2 concentrations reaching the highest level in recorded history, or UN warnings of a looming worldwide famine due to global warming, receive far less attention than the latest development in the Senate scandal or Rob Ford video. In an Internet age, even Suzuki’s own reach has shrunk. CBC is happy to talk about how many awards The Nature of Things has won, but it won’t discuss its ratings, which now hold steady at about 400,000 viewers.

“Many of the battles that we fought 30 or 35 years ago, that we celebrated as enormous successes . . . Thirty-five years later, the same damn battles have started again. That’s where I think we failed,” Suzuki says. “We fundamentally failed to use those battles to get that awareness, to shift the paradigm. And that’s been the failure of environmentalism.”

Nearing the end of the journey, Suzuki finds himself standing before yet another mountain. It’s frustrating, but he says he isn’t ready to give up. Is he worried about his legacy? “When I’m dead, I won’t give a s..t what they say about me. I’ll be dead,” he snorts. “I’m not thinking about legacy. My concern now is to get the message out, to get people to understand how serious this is.”

Some of his compatriots believe it’s already too late to save our species. Suzuki is more optimistic. Nature, if given the chance, will be more forgiving than we deserve, he says. All humans have to do is start paying attention to the flashing warning signs.

At his Toronto trial, the verdict on David Suzuki came back “Not guilty.” The news didn’t make the next day’s papers.

Les fondements philosophiques de la politique guident les dérives des stratégies comportementales décisionnelles

La philosophie n’est pas une science. (1)

La philosophie est une approche cognitive propre aux stratégies comportementales associées à l’utilisation de l’intelligence, phénotype très développé chez l’espèce humaine.

Cette approche, intrinsèquement liée à l’environnement social, constitue une tentative de comprendre et d’interpréter le monde qui guide le comportement, constituant un système d’idées qui tente de dégager les principes fondamentaux d’une discipline dans un contexte social et culturel spécifique. En bref, la philosophie tente de déterminer le sens moral de concepts présents dans l’environnement social.

La philosophie n’existe d’ailleurs que dans l’environnement social. La philosophie n’existe pas dans l’environnement biophysique où les lois sont immuables et intransgressibles. La philosophie n’existe pas non plus dans l’environnement humain qui ne couvre que les éléments caractérisant l’espèce, sa nature, ses comportements instinctifs intrinsèques et sa capacité d’adaptation.

Les faits n’ont aucun sens moral. La moralité est un concept humain induit dans les stratégies comportementales par des interactions de concepts provenant de son environnement social avec la nature humaine.

Ni la philosophie, ni les sciences ne peuvent remettre en cause les lois immuables et intransgressibles de la nature et de la physique. Les sciences étudient ces lois pour les comprendre. La philosophie s’interroge sur le bienfondé de la démarche scientifique. La philosophie et la science peuvent questionner les démarches pour arriver à ces connaissances, mais l’épistémologie n’enlève rien à l’existence des lois de la nature.

La philosophie ne permet pas de comprendre le fonctionnement ni les limites de l’environnement biophysique ni de l’environnement humain et certainement pas de l’environnement social. Ce sont des sciences naturelles comme la physique, la chimie, la génétique, la biologie, la médecine, la psychologie, la psychiatrie et des sciences humaines comme l’anthropologie, l’histoire, la politique, l’économie qui permettent de comprendre ces fonctionnements et ces limites à condition d’intégrer ces connaissances dans une démarche d’analyse et de réflexion, ce que peut faire la philosophie…

On réalise clairement pourquoi la politique échoue lamentablement à tenir compte du fonctionnement et des limites de l’environnement biophysique et de l’environnement humain lorsqu’on se rend compte que la politique s’appuie sur la philosophie et que la philosophie ne procède pas de l’intégration des connaissances!

Tant que la politique, l’économie, le législatif, la philosophie ne tiendront pas compte des connaissances scientifiques et du fait que les lois de la nature et de la physique sont immuables et intransgressibles, l’espèce humaine continuera à les transgresser à ses risques et périls… Car ces lois ne sont pas une question de philosophie, mais une question de faits, neutres et objectifs, dont l’existence indéniable n’a rien à voir avec le sens moral ni avec la démarche.

La philosophie est importante, autant que les autres sciences naturelles et humaines, mais la civilisation humaine échoue partout où elle démontre son incapacité à intégrer toutes ces connaissances.

Pour qu’une démocratie fonctionne, il faut que les participants possèdent beaucoup de connaissances générales dans de nombreux domaines afin de prendre des positions solidement justifiées. Car si la science est une question de faits immuables, la politique est une question d’opinions et d’idéologies démagogiques véhiculées par des sophismes afin de corrompre les opinions pour altérer le processus décisionnel dans le but de satisfaire tout le monde.

On ne devrait pas chercher d’abord à satisfaire tout le monde, mais à respecter les lois immuables et intransgressibles qui délimitent nos environnements. On ne dépasse pas la vitesse de la lumière parce que cela fait notre bonheur, mais parce que c’est physiquement impossible! De même, on ne surexploite pas les ressources finies d’une planète pour satisfaire à la croissance économique monétaire d’un modèle à croissance infinie tout en mettant à risque la pérennité et la survie de l’espèce…

Les courants de pensée philosophiques qui guident les stratégies comportementales décisionnelles sont appuyés sur d’innombrables interactions entre des concepts du système social et la nature humaine. Ces notions sont le fruit exclusif d’interactions entre l’environnement social et l’environnement humain. Le bien et le mal n’existent pas dans l’environnement biophysique, ni dans l’environnement humain où la physique et la psychologie comportementales expliquent réellement des faits.

Seules l’acquisition et l’intégration de connaissances générales par l’enseignement arriveront à former des citoyens généralistes capables d’approfondir ces notions et dont le comportement s’adaptera afin de créer de meilleures stratégies décisionnelles spécifiquement orientées vers l’atteinte d’objectifs de civilisation appuyées sur la pérennité du système humain.

Lorsque l’IRASD a publié le 17 novembre 2014 son analyse « L’état actuel de l’évolution de l’espèce humaine favorise-t-il sa capacité de survie? », c’est sur la base de ce constat que nous avions travaillé et sur lequel nous poursuivons nos recherches. (2)

(1) https://irasd.wordpress.com/2014/12/17/la-philosophie-est-exclue-de-la-demarche-de-recherche-de-lirasd/
(2) https://irasd.wordpress.com/2014/11/17/letat-actuel-de-levolution-de-lespece-humaine-favorise-t-il-sa-capacite-de-survie/

Impuissance politique et pouvoir financier dans la lutte aux changements climatiques

Nos recherches à l’IRASD tendent à démontrer que le concept d’argent qui est à la base du système économique monétaire, interagit avec la nature humaine pour induire des comportements décisionnels nuisibles à la pérennité de la civilisation et à la survie de l’espèce humaine.

Bien que des recherches plus approfondies soient nécessaires, l’International Forum on Globalization publie de nombreuses analyses depuis plusieurs années. Les plus récentes sont très intéressantes car elles documentent les intérêts des investisseurs dans les combustibles fossiles.

Ces liens forts correspondent à des stratégies comportementales décisionnelles induites par des interactions entre l’argent et la nature humaine qui stimulent le comportement d’accumulation de richesse monétaire par le développement de l’industrie des combustibles fossiles.

On sait depuis au moins 25 ans que les combustibles fossiles sont responsables des gaz à effet de serre qui provoquent le réchauffement atmosphérique et les changements climatiques. Pourtant, l’industrie continue d’accélérer son développement.

Ces analyses présentent donc des justifications claires pour lesquelles aucune décision de mitigation efficace pour lutter contre les changements climatiques ne sera jamais prise : LES DÉCIDEURS N’ONT AUCUN POUVOIR DÉCISIONNEL!

(Réf. : https://irasd.wordpress.com/2014/12/09/lirasd-predit-quaucune-strategie-de-mitigation-des-changements-climatiques-ne-sera-jamais-pr-esente-ni-adoptee-par-les-decideurs/)

http://ifg.org/what-we-do/publications/

Billionaires’ Carbon Bomb: The Koch Brothers and the Keystone XL Pipeline (free download)
Victor Menotti (2013)

Faces Behind a Global Crisis
: US Carbon Billionaires and the UN Climate Deal (free download)
Victor Menotti (2012)

The Kochs and Clean Energy Jobs (free download)
Victor Menotti (2012)

Outing the Oligarchy: Billionaires Who Benefit from Today’s Climate Crisis (free download)
Victor Menotti (2012)