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Les pressions néfastes de l’économie monétaire

Le système économique monétaire exerce plusieurs pressions néfastes sur la civilisation et l’espèce humaine.

La première pression s’exerce sur l’environnement biophysique par la surexploitation des ressources naturelles. Le développement économique engendre l’accélération de la dégradation de l’environnement biophysique et de sa capacité à soutenir la vie, proportionnellement à la croissance économique.

La seconde pression s’exerce sur l’environnement social par l’accroissement des écarts et la dégradation de l’environnement humain. Le développement économique engendre l’accélération des inégalités sociales (1) et l’augmentation de l’instabilité sociale proportionnellement à la croissance économique.

La troisième pression, par extension des deux premières, s’exerce sur l’individu, provoquant des contraintes fiscales et budgétaires limitant considérablement sa capacité d’accéder à l’éducation, de développer son potentiel et limitant son pouvoir d’innovation pour résoudre les problèmes de la civilisation.

Ces trois pressions démontrent clairement que le système économique monétaire capitaliste n’est définitivement pas au service de l’espèce humaine. Peut-être l’économie monétaire est-elle au service de la civilisation, mais est-elle réellement bénéfique?

L’accroissement constant, sinon accéléré, des dommages considérables engendrés par la croissance économique est un des symptômes les plus probants que ce n’est pas le cas. En fait, une économie monétaire crée beaucoup plus de dommages et de déséquilibres que de bienfaits et de développements pour l’espèce.

Combien de temps l’espèce humaine sera-t-elle encore en mesure de s’adapter pour survivre dans un environnement biophysique en dégradation accélérée?

Combien de temps encore l’environnement social sera-t-il en mesure de s’adapter pour subir les déséquilibres sociaux croissants qui mettent en péril la stabilité sociale de la civilisation?

Combien de temps encore le système social sera-t-il en mesure de maintenir son équilibre instable pour faire subir et accepter les pressions que le système économique monétaire exerce sur les individus?

Combien de temps encore le système économique pourra continuer de croître tout en augmentant la pression qu’il exerce pour être au service du développement de la civilisation en mettant en sérieux péril la survie de l’espèce humaine?

Il devient urgent de mesurer les effets des pressions de la croissance économique monétaire sur l’environnement biophysique, humain et social afin d’estimer les points de rupture des équilibres. Il faudrait commencer à le faire maintenant, avant que les ruptures ne se produisent. Lorsque certaines ruptures se produiront, il sera trop tard.

Les ruptures dans l’environnement social pourront être réparées avec la volonté et l’intelligence humaine, mais certainement pas avec l’absence de volonté politique et décisionnelle. Les ruptures dans l’environnement humain se résorberont avec le temps, car l’espèce humaine s’adaptera dans une certaine mesure. Mais les ruptures dans l’environnement biophysique exigeront des siècles, voir des millénaires à se résorber pour revenir à un certain équilibre naturel qui ne sera jamais celui que nous avons connu. Cette période prolongée représente un risque considérable pour la capacité de réparation des ruptures sociales et humaines.

Déjà, de nombreux symptômes inquiétants se manifestent comme l’absence de reprise économique malgré la pression accrue pour tenter de l’accélérer en instaurant l’austérité. L’instabilité sociale est également en croissance. Partout dans le monde la société exprime de plus en plus fréquemment et fortement, par divers moyens, son insatisfaction croissante et sa révolte envers le système social alimenté par l’économie monétaire appuyée sur une industrialisation galopante. Toute la planète est sous la menace des changements climatiques, mais l’accélération du développement économique accroît directement cette menace en augmentant ses causes par l’industrialisation, principal outil du développement économique monétaire.

Les exemples de civilisations disparues ou effondrées parce qu’elles avaient appuyé leur économie sur une richesse monétaire ou matérielle foisonnent dans l’histoire de l’humanité. L’accroissement de la dette publique et les récentes crises économiques sont autant de failles qui affaiblissent le modèle et de symptômes qui démontrent son incapacité à répondre aux réels besoins de l’humanité.

L’économie monétaire, bien qu’elle ait pu permettre le développement de la civilisation, arrive à ses points de rupture. L’économie monétaire constitue désormais un frein au développement de l’humanité (2), frein d’autant plus puissant que le système continue d’appuyer sur l’accélérateur du développement économique monétaire.

La résistance naturelle qu’exerce la capacité d’adaptation de l’espèce humaine et de l’environnement biophysique s’oppose aux pressions exercées par la croissance économique monétaire. Les effets de cette résistance face aux pressions du développement économique monétaire sont des symptômes qui révèlent les points de rupture.

Il n’est pas raisonnable d’envisager poursuivre indéfiniment d’augmenter ces pressions indument en accélérant le développement économique monétaire en ignorant sciemment les impacts et les risques. Il serait plus sage d’analyser les causes des symptômes et de moderniser la base de l’économie afin de promouvoir le développement de l’humanité, plutôt que le développement d’une civilisation qui court à son effondrement en entrainant avec elle toute l’humanité.

Il est urgent, pour la civilisation humaine, de procéder à une modernisation réformatrice de son système social en modifiant la base de l’économie monétaire. Il devient urgent de remplacer la base monétaire de l’économie par une base humaine. Une économie artificielle basée sur l’argent ne pourra jamais assurer la pérennité d’une civilisation et encore moins la survie de l’espèce humaine. Une économie naturelle basée sur la valeur de l’apport individuel à la collectivité pourra le faire.

(1) https://irasd.wordpress.com/2014/10/23/les-inegalites-un-choix-de-societe-irec-institut-de-recherche-en-economi-e-contemporaine-quebec/

(2) https://irasd.wordpress.com/2014/10/24/le-systeme-social-impose-deux-limites-majeures-a-la-croissance-par-ses-defauts-de-conception/


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  1. […] Les pressions néfastes de l’économie monétaire 2014-10-28 […]

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  3. […] phénomène politico-économique est connu et des recherches de l’IRASD le définissent comme «les pressions fiscales de l’économie monétaire». Pressions qui imposent également des limites à la croissance et à l’évolution de […]

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