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L’Écosse dit Non | analyse de l’IRASD

Note : L’IRASD n’est ni pour ni contre l’indépendance d’une nation. L’indépendance doit être considérée comme une solution pour atteindre des objectifs de nation prônés par les citoyens et non par des idéologies politiques.

L’échec du référendum pour l’indépendance de l’Écosse réside dans l’absence d’objectifs clairs pour les écossais.

Quels sont les objectifs de l’Écosse?

Est-ce que l’indépendance permet de rencontrer certains de ces objectifs dans la réalisation d’un plan global pour rencontrer tous les objectifs?

Est-ce que les écossais se sont doté d’un plan pour rencontrer leurs objectifs nationaux?

Les réponses à toutes ces questions sont fort probablement « NON ». Simplement parce que la démarche politique est incapable d’objectivité et de neutralité dans son analyse et sa planification.

Les gens ne font pas nécessairement la différence entre constitution, souveraineté et indépendance parce que les politiciens ont tout mélangé…

Réécrire la constitution n’égale pas l’indépendance.

La constitution est le texte qui dicte comment une nation va fonctionner.

La souveraineté est la situation politique qui fait en sorte que la nation applique sa constitution, elle décide de tout ce qui est écrit dans la constitution, elle est souveraine.

L’indépendance est la situation politique qui fait en sorte que la nation devient un pays autonome simultanément sur tous les plans : politique (souhaitons plutôt démocratique), économique, législatif, juridique, culturel, éducationnel, religieux et scientifique.

L’indépendance ne doit pas en aucun cas être un objectif, mais être un moyen éventuel de rencontrer certains objectifs.

Les objectifs doivent être définis et ils devraient correspondre à la résolution de problèmes politiques que l’on souhaite résoudre.

Pour résoudre des problèmes politiques, il faut rédiger un document structurant qui défini ce qu’est la nation et comment elle compte fonctionner. C’est une constitution.

Lorsque la constitution est adoptée, la nation est en souveraineté.

Si la nation souveraine décide démocratiquement que l’indépendance est un moyen pour résoudre certains problèmes politiques, on analysera la démarche et on fera en sorte de la réaliser si elle est bénéfique.

Pour réaliser un tel référendum, il faut faire preuve de transparence, de neutralité et d’objectivité en fournissant tous les éléments en faveur et en opposition.

La démarche politique est incapable de faire cela.

La démarche politique utilise la manipulation, la corruption idéologique et le lobbyisme pour tenter de convaincre. Ce faisant, elle ne fait que semer stratégiquement la confusion afin d’arriver à rencontrer ses fins partisanes.

Il ne s’agit pas d’un problème de stratégie ni de tactique, mais d’un problème de démarche politique qui ne peut faire autrement que mener à un échec!

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http://www.lapresse.ca/international/dossiers/referendum-ecossais/201409/18/01-4801607-lecosse-dit-non.php#Slide-1-box-1

L’Écosse dit Non

Les Écossais ont largement rejeté l’idée de l’indépendance face au reste du Royaume-Uni, après un référendum sans précédent qui aura ébranlé le pays jusqu’à ses fondations.

Cette décision évite un divorce après 307 ans d’union avec l’Angleterre et permet à la classe politique britannique de laisser échapper un profond soupir de soulagement – y compris de la part du premier ministre David Cameron, qui était d’emblée sous pression de démissionner si jamais l’Écosse avait décidé de claquer la porte.

Un peu moins de 85 % des Écossais se sont rendus aux urnes jeudi, procurant au camp du «Non» une victoire facile de 55 % contre 45 % pour les indépendantistes.

Le clan du «Non» a écrasé le «Oui» dans la capitale, Édimbourg, en récoltant 61 % des voix. À Aberdeen, le coeur pétrolier de l’Écosse, le «Non» a reçu 59 % des appuis populaires, contre seulement 41 % pour le «Oui». Les indépendantistes ont toutefois triomphé à Glasgow, la plus grande ville d’Écosse, mais cela n’aura pas suffi.

Une majorité d’électeurs ont donc décidé de faire la sourde oreille au premier ministre écossais Alex Salmond, qui les implorait de donner naissance à un nouveau pays, au profit de la sécurité du Royaume-Uni aux côtés de l’Angleterre, du Pays-de-Galles et de l’Irlande du Nord.

Le résultat redessinera néanmoins la carte politique britannique, et même après sa défaite M. Salmond demeurera l’homme qui a arraché à Londres des pouvoirs pour sa région.

«Nous avons choisi l’unité plutôt que la division, a déclaré vendredi à Glasgow le directeur de la campagne du «Non», Alistair Darling. C’est un jour fantastique pour l’Écosse et le Royaume-Uni.»

M. Salmond a reconnu sa défaite et demandé aux Écossais d’accepter le résultat, tout en se félicitant de la tenue du vote.

«Ça a été un triomphe du processus démocratique et de la participation politique», a-t-il dit.

M. Salmond avait fait valoir que ses richesses pétrolières, son haut niveau d’éducation et sa grande ingéniosité permettraient à l’Écosse de survivre seule. Il avait promis une Écosse florissante, libre de l’ingérence de Londres.

Plusieurs y ont vu une campagne «tête contre coeur». Les Écossais plus âgés, plus prudents, ont finalement conclu que l’indépendance serait trop risquée financièrement, pendant que les plus jeunes se laissaient séduire par l’idée de construire leur propre pays.

Le rêve d’indépendance s’est évaporé en même temps que la brume matinale qui pesait sur Glasgow, vendredi. La place George, où s’étaient rassemblés des milliers de partisans du «Oui» au cours des derniers jours, était jonchée des débris d’une campagne à laquelle plusieurs avaient consacré deux ans de leur vie.

«Je n’avais jamais voté et je ne m’étais jamais impliqué en politique, mais cette fois je pensais que mon vote changerait quelque chose, a dit un jeune homme de 25 ans, Calum Noble, dont la voix trahissait l’émotion. Je voulais un meilleur pays, mais tout ça n’a servi à rien. Je pense que nous n’obtiendrons rien de ce que les politiciens de Londres ont promis.»

Pendant ce temps, à Édimbourg, jeunes et vieux ont suivi avec attention le déroulement de la soirée.

«Simplement parce que je ne descends pas dans la rue avec mon kilt pour crier à quel point je suis fier d’être Écossais ne veut pas dire que je ne suis pas fier d’être Écossais, a dit Ger Robertson, un homme de 47 ans. Mais je suis aussi fier d’être Britannique. C’est ce que le camp du «Oui» est incapable de respecter.»

La victoire du «Non» évite une humiliation politique au premier ministre britannique David Cameron. Elle sert aussi les intérêts du chef de l’opposition, Ed Miliband, qui compte plusieurs députés travaillistes en Écosse. Sa formation aurait peiné à l’emporter sur la scène nationale en 2015 sans l’appui de l’Écosse.

Le résultat évite également au Royaume-Uni de perdre de vastes territoires et d’importantes réserves pétrolières. Londres n’aura pas non plus à trouver un nouveau port d’attache pour son arsenal nucléaire, qui se trouve actuellement en Écosse. Le Royaume-Uni risquait aussi de perdre une partie de son influence au sein d’institutions internationales comme l’OTAN, les Nations unies et l’Union européenne.

La décision évite enfin au Royaume-Uni la longue période d’instabilité financière que plusieurs craignaient en cas de victoire du camp indépendantiste.

«Le combat a été long et dur, et les deux camps ont livré une campagne féroce, a dit la parlementaire travailliste Norma Austin Hart. Ça n’a pas été comme une campagne électorale normale. Il y a eu des discussions un peu partout. Ça a été intense, mais le peuple écossais a décidé.»


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