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L’échec du modèle politique représentatif et ses interactions avec l’économie

Dans le texte qui suit, Mme Lise Payette, ancienne politicienne (1), exprime en apparence l’incompétence des politiciens. Plus concrètement, elle exprime un symptôme des défauts graves de conception du système politique représentatif, responsable d’instabilités sociales.

Le problème concerne ici le mode procédural de communication et le langage vide utilisé par les politiciens pour cacher la vérité afin de protéger leurs intérêts et ceux de leurs ministères et fonctionnaires. En effet, on observe que les stratégies politiques sont délibérément maintenues secrètes, si elles existent…

Or, les gouvernements sont des structures « publiques » dont le rôle, la mission et la raison d’exister sont de servir le peuple et d’assurer l’intégrité de la société. Ce rôle impose l’éthique et la transparence car le gouvernement est imputable et responsable. Il est évident que ce rôle et ces responsabilités ont été perdus ou absorbés…

La culture du langage politique vide est un grave défaut opérationnel issu du modèle politique représentatif. Cette culture de communication politique fait en sorte que l’absence de transparence du système donne l’impression qu’il tente de corrompre l’opinion publique au lieu de divulguer la vérité. À moyen et long terme, cette culture finit également par corrompre les politiciens qui s’accoutument à cette culture du mensonge, de la communication vide et de l’absence de transparence.

Ce manque de transparence, d’objectivité et de neutralité se retourne contre le système politique parce que le peuple perd de plus en plus confiance envers les politiciens et ce système. Cette perte de confiance engendrant des instabilités sociales exprimées par les discours acerbes des citoyens à l’égard des politiciens et du système et par des manifestations de plus en plus nombreuses et fréquentes.

Plus récemment, depuis environ une décennie, cette instabilité sociale se manifeste de manière plus constructive par des forums sociaux, rencontres de citoyens qui se font de plus en plus nombreux à échanger activement sur les problématiques liées aux échecs du système social. Mais ces forums ne font encore qu’exprimer des constats, en exposant rarement des solutions locales aux symptômes, sans jamais proposer de solutions globales aux problèmes de conception du système social qui sont la source et la cause de ces symptômes.

Le texte de Mme Payette n’aborde pas directement le problème de l’interaction entre la politique représentative et l’économie monétaire, contrainte majeure de l’environnement social, dont la pression sur la population augmente proportionnellement à la croissance économique. Cette pression, le gouvernement a choisi de l’exprimer par des compressions, technique politique nommée « austérité » par l’idéologie néolibérale.

Mais ne faut pas perdre de vue le fait que les gouvernements sont également assujettis au système économique et subissent les mêmes contraintes. Lorsque l’incohérence entre les compressions budgétaires d’un côté s’opposent à d’importants investissements de l’autre, l’austérité perd toute justification et l’instabilité sociale explose.

Ces défauts opérationnels de conception de la politique représentatives doivent être corrigés afin de stabiliser l’opinion sociale. L’objectivité, la transparence et la communication juste et franche est obligatoirement requise. La cohérence budgétaire doit également refléter la situation économique. Si l’on doit se serrer la ceinture, on doit couper partout, ou à tout le moins, ne pas couper à gauche pour investir à droite…

(1) http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Lise_Payette

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http://www.ledevoir.com/politique/quebec/420069/les-cowboys-de-la-politique

Les cowboys de la politique

Ils parlent haut et fort, convaincus de détenir la vérité en tout. S’ils ont des doutes, ils ne les expriment jamais car ça pourrait avoir l’air d’être un aveu de faiblesse. La peur, sous toutes ses formes, est une alliée précieuse qui fait augmenter le thermomètre du stress vécu par des citoyens qu’il vaut mieux garder dans le désespoir que dans la joie. Écraser pour régner est une devise qui a fait ses preuves à travers le temps.

Ma question ce matin est « combien de stress des citoyens normaux peuvent-ils endurer avant de perdre la tête » ? Si on fait un petit tour de la planète en ce moment, on constate assez rapidement que ça éclate partout. Vous avez l’embarras du choix. Il y a quelques semaines à peine, les yeux du monde entier étaient tournés vers le sort qu’Israël faisait vivre à Gaza, semant la mort et la destruction massive sans que quelque autorité intervienne pour mettre fin à cette haine insensée qui n’a pas de fin.

Puis, le ton a soudainement monté du côté de l’Ukraine et les accusations portées contre la Russie dans ce dossier étaient assez graves pour alerter le monde entier. Le conflit est-il réglé ? C’est peu probable, et il a peut-être bien tout ce qu’il faut pour se rallumer d’un seul coup.

Comment est-ce seulement possible que l’extrême droite française, qui n’offre pourtant pas un comportement dont la France peut se glorifier, arrive à se frayer un chemin chez les électeurs et électrices ? La France est-elle tellement sous le stress devant les chiffres du chômage, devant l’avenir bloqué pour ses étudiants désespérés d’accéder un jour à une vie pleine et entière, qu’elle se jette dans les bras des apôtres de l’extrême droite, oubliant un passé pourtant porteur de bons conseils à ce sujet ?

Les chiffres avancés sur les ravages de l’Ebola en Afrique font peur aussi. L’incapacité du monde entier de répondre rapidement aux besoins des peuples touchés est un désastre collectif. Devant l’évidence qu’il sera impossible de tout faire, comment partager les ressources disponibles avec justice ? Imaginez le stress de ces citoyens qui attendent une aide internationale qui n’arrive pas alors que la maladie continue ses ravages dévastateurs.

Comment partager adéquatement les ressources disponibles pour sauver l’Afrique d’une part et détruire les tueurs qu’on a nommés « État islamique » qui sèment la terreur en Irak et en Syrie, qui coupent la tête d’autres humains devant les caméras dans l’espoir de faire avancer leur cause grâce à la peur ?

Les citoyens de Hong Kong sont dans la rue pour réclamer que la démocratie à laquelle ils aspirent leur soit rendue par le gouvernement de Beijing. Ils sont nombreux et les Chinois ont la réputation d’être tenaces. Ils ont déjà tout vu, tout retenu, et ils ont une mémoire fabuleuse de leur propre Histoire. Juste à côté, les Japonais vivent la terreur des secousses sismiques, des éruptions de volcans, des tsunamis et des dangers que représentent encore les déversements des eaux des réservoirs des usines atomiques touchées par le dernier tsunami.

Je n’ajouterai rien au sujet du Canada. Les Canadiens que je connais n’ont pas mérité le gouvernement qui sévit à Ottawa. Comme le Québec n’a pas mérité M. Denis Lebel non plus.

Vous aurez compris que je crois sincèrement que la politique des cowboys, où qu’elle se pratique dans le monde, est une politique dangereuse. De là ma question avec des mots plus simples : « combien de stress un être humain peut-il supporter avant de péter les plombs » ?

Au Québec, les puissants cowboys, au pouvoir depuis six mois dans quelques jours, ont volontairement fait monter le stress de la population. Entre le « serrez-vous la ceinture » et le « ça va faire mal » qu’on nous répète ad nauseam depuis des mois, je sens la moutarde qui monte au nez des citoyens qui commencent à se dire qu’ils n’ont jamais voté pour ça.

Les manifs sont commencées. Il y en aura d’autres. La commission Charbonneau déçoit, car elle donne l’impression de se terminer en queue de poisson et finit par semer le doute sur le fait qu’il pourrait y avoir des intouchables au pays du Québec et des « au-dessus de toutes les lois » comme si cela allait de soi. C’est un climat favorable pour la mauvaise humeur.

M. Couillard répète à qui veut l’entendre que «tout est sur la table». Tout quoi ? Tout ce qu’on a gagné de peine et de misère ? Tout ce qui a été mis dans la poche de tellement de monde qu’on ne connaît toujours pas ? Tout l’argent des paradis fiscaux ou seulement celui du monde ordinaire qui voudrait bien joindre les deux bouts de temps en temps ? Nous avons passé l’âge d’avoir peur du Bonhomme Sept Heures.


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