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Une économie sociale et solidaire | Le Devoir

L’implantation d’une économie sociale passe par la décapitalisation de l’économie monétaire.

Pour réussir cette transition, il faut démocratiser le contrôle de l’économie en implantant une démocratie citoyenne participative et déplacer les fondations de l’économie mondiale de la valeur monétaire des biens et services, vers la valeur novatrice de l’apport individuel à la collectivité.

Une telle économie, sans argent ni capital, sera viable, équitable, durable et assurera la compatibilité et le maintien de la démocratie citoyenne.

Toute autre forme d’économie capitaliste ou monétaire rendra impossible l’implantation d’une démocratie stable et conservera le risque actuelle d’effondrement de la civilisation humaine par attrition des ressources naturelles et extinction de la biosphère par l’accentuation des changements climatiques.

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Plaider pour une économie à caractère social et solidaire

Selon Gérald Larose, on est en train de révolutionner un peu les rapports Nord-Sud avec des échanges internationaux dans le domaine du café et des fleurs, entre autres.

La reconnaissance de l’économie dite sociale et solidaire (ÉSS) en qualité de joueur important sur l’échiquier mondial par les acteurs politiques est l’un des mandats que se sont donnés Les Rencontres du Mont-Blanc – Forum international des dirigeants de l’économie sociale et solidaire (RMB) depuis leur fondation. Des représentations en ce sens ont été faites récemment par cette association auprès des Nations unies à New York et le vice-président des RMB, Gérald Larose, était aux premières loges.

En marge de la toute dernière Assemblée générale des Nations unies, les RMB ont organisé, le 22 septembre dernier, la première réunion du groupe-pilote international de l’économie sociale et solidaire. Deux grands thèmes ont ponctué cette rencontre, soit le développement de l’ÉSS dans le monde et le soutien à la création et au développement d’entreprises dans ce secteur à l’échelle planétaire, notamment par l’entremise de la question des formes de financement. Gérald Larose en revient d’ailleurs avec des idées plein la tête et des convictions bien assises. «À la suite de cette première rencontre, on va souhaiter qu’il y ait davantage d’États et d’ONG qui seront autour de la table, de sorte que l’économie sociale et solidaire occupe sur le plan politique» la place qui lui revient sur l’échiquier mondial, fait-il valoir.

Il précise que l’ÉSS compte pour environ 10 % du PIB mondial. Si, à l’échelle économique, cette filière fait son chemin, il en reste encore beaucoup à faire sur le plan politique. «Politiquement, il faut le dire, l’économie sociale est très méconnue. C’est peu pris en compte et le contexte actuel nous oblige à démultiplier nos démarches pour faire en sorte que la voix de ce secteur se fasse entendre partout sur la planète.»

Ce groupe-pilote vise notamment à promouvoir l’ÉSS et à accroître la prise en compte de ce modèle économique dans la mise en oeuvre des politiques publiques. De manière concrète, c’est une plateforme composée d’États (la France, le Maroc, le Luxembourg, l’Équateur, la Colombie et le Québec à titre d’observateur) et d’associations, comme l’Association internationale de la mutualité et l’Alliance coopérative internationale, de même que d’organisations internationales telles que des agences de l’ONU (ONUSIDA, PNUD, UNESCO et ONU Femmes, entre autres).

Des militants

Comment les RMB sont-elles perçues à New York ? «Je pense qu’on nous prend pour des militants. Ce n’est pas mauvais. Ils nous savent déterminés et nous faisons la démonstration que le mouvement de l’économie sociale et solidaire est présent partout dans le monde. Ils trouvent qu’on brasse la cage un peu.»

M. Larose fait d’ailleurs remarquer que les entreprises et les organismes du secteur de l’ÉSS ont su, plus que d’autres, résister à la crise financière de 2008. «Toutes les agences nous l’ont confirmé. Et par ailleurs — je mets ici mon chapeau de syndicaliste — on notera que c’est dans ce secteur de l’économie qu’on retrouve les meilleures conditions de travail et salariales. C’est une économie collective et communautaire. C’est une économie qui poursuit des objectifs, qui a des finalités sociales. C’est également une économie qui est plurielle. Elle est innovante, elle est mature.»

Des pelleteux de nuages ?

Le passage à New York du groupe-pilote était aussi une occasion de faire tomber certains préjugés qu’on accole à l’ÉSS. Quand on lui fait remarquer que parfois les entreprises de ce secteur sont perçues comme des « pelleteux de nuages », M. Larose répond par l’affirmative. «Oui, oui, c’est vrai. Mais, par contre, quand on fait la démonstration que les entreprises de ce secteur représentent 10% du PIB, qu’au Québec c’est l’ÉSS qui amasse le plus d’épargne par l’entremise du Mouvement Desjardins et que l’agriculture au Québec se pratique en mode social et solidaire à hauteur de 70% — pensons à Agropur et la Coopérative fédérée — là on s’aperçoit qu’on est dans les ligues majeures!», lance d’un souffle Gérald Larose, qui poursuit sur sa lancée en rappelant que l’ÉSS, c’est également le commerce équitable. «On est en train de révolutionner un peu les rapports Nord-Sud avec des échanges internationaux dans le domaine du café et des fleurs, entre autres.»

Gérald Larose rappelle avec raison que la bonne conduite de l’ÉSS ne va pas sans l’apport des femmes, au Québec comme ailleurs. «Les femmes sont fondamentalement présentes dans ce secteur. Je pense à l’Afrique, où l’économie est une réalité de femmes. Elles sont majoritaires dans cette économie.»

La journée du 6 octobre

Tout juste débarqué de New York, Gérald Larose sera sous peu à Québec avec son association, les RMB, dans le cadre des rendez-vous du Sommet international des coopératives. À cette occasion, la Chaire de recherche en développement des collectivités de l’Université du Québec en Outaouais organise un événement, le 6 octobre, sur le thème de la transition écologique et de la solidarité internationale. «Je souhaite que cette rencontre du 6octobre de même que ce Sommet international des coopératives, note Gérald Larose, soient des occasions pour que les gens prennent la mesure de la puissance — disons-le ainsi — qu’ils ont entre les mains pour influer sur un nouveau type de développement économique.»

Les RMB

Mise sur pied en 2005, l’association Les Rencontres du Mont-Blanc – Forum international des dirigeants de l’économie sociale et solidaire est née de la volonté de dirigeants d’entreprises sociales et solidaires de se rassembler pour construire des projets conciliant efficacité sociale, civique, écologique et économique. Des événements bisannuels sont organisés à travers le monde, lors desquels des échanges ont lieu autour d’un grand thème.

Il résulte toujours de ces événements des idées et des engagements. En 2013, lors de leur dernière rencontre, tenue à Chamonix, en France, les participants s’étaient entendus pour engager «des actions de lobbying pour que, dans tous les pays, des lois sur l’ÉSS soient votées et que les indicateurs des entreprises des ÉSS soient intégrés dans les systèmes nationaux de statistiques». Il était aussi question de renforcer les alliances entre les banques coopératives et les nouveaux systèmes de financement (crowdfunding) pour développer les capacités de financement de l’ÉSS.


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