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Lecture : Le contrôle des jeunes déviants – un comportement déviant en soi

Ce livre expose un aspect intéressant des stratégies comportementales déviantes de l’espèce humaine en ciblant les déviances sociales chez les jeunes adolescents sous l’angle des mécanismes de contrôle social.

Il est désolant de constater que l’étude ignore totalement la connaissance des mécanismes psychosociaux de l’adaptation des stratégies comportementales à l’environnement social. Les auteurs demeurent à côté et en surface de la problématique en effleurant les tentatives de contrôle social et ratent la cible réelle de la problématique.

Cette analyse néglige l’identification des causes profondes et réelles que sont les concepts et mécanismes erronés de l’environnement social qui sont responsables d’induire ces comportements déviants. Les auteurs ignorent que les stratégies comportementales sont la résultante d’adaptations à l’environnement pour préserver l’intégrité individuelle et la survie des jeunes qui se sentent menacés dans un monde en crise.

Les jeunes humains ne développent généralement pas leur capacité d’inhibition avant l’âge de maturité cervicale autour de 20 ans. Les adolescents d’aujourd’hui sont bombardés d’informations plus ou moins fiables par leur fréquentation assidue des médias sociaux et par l’accès rapide aux informations sur Internet.

Les adolescents développent donc très tôt une conscience de l’état du monde qui les entoure en se forgeant une image de la réalité interprétée de manière plus intuitive que celle que les adultes peuvent atteindre. Cette prise de conscience de la réalité des problématiques d’une espèce et de sa civilisation en crise dans un environnement social inadéquat et un environnement biophysique dégradé, incite les jeunes à se rebeller plus facilement et de manière plus agressive, exprimant ainsi leur désarroi profond de la perte de contrôle et de capacité à pouvoir participer à la rectification de la crise humaine.

En conséquence, les jeunes sont plus aptes à s’enrôler dans des groupes axés sur la révolte contre le système social. Les environnements de proximité de ces groupes de rue favorisent la détérioration rapide des agissements déviants par adaptation des stratégies comportementales qui favorisent le maintien d’un statut social au sein de ces groupes. Ce qui aboutit inévitablement à des stratégies comportementales déviantes.

Le contrôle social est totalement inefficient parce qu’il ne résout pas les causes fondamentales à l’origine des adaptations de stratégies comportementales des jeunes. Le contrôle social constitue une déviance comportementale en soi qui s’appuie sur l’ignorance ou l’indifférence des causes réelles des stratégies comportementales des jeunes adolescents qui tentent de s’adapter à un monde en crise.

La seule voie possible pour minimiser ces stratégies comportementales déviantes est la réforme sociale de tous les concepts et mécanismes erronés de la société humaine qui induisent ces stratégies comportementales déviantes en interagissant avec la nature humaine.

Pour architecturer cette réforme, il faut d’abord identifier clairement les concepts et mécanismes de société erronés qui induisent ces adaptations comportementales déviantes pour ensuite concevoir de nouveaux concepts et mécanismes sociaux favorisant l’adoption de comportements constructifs chez les individus de l’espèce humaine. Tel est la mission de l’IRASD avec l’architecture sociale.

Stéphane BrousseauDirecteur de recherche

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http://www.pum.umontreal.ca/catalogue/le-controle-des-jeunes-deviants

Le contrôle des jeunes déviants – Les Presses de l’Université de Montréal

Les perceptions publiques de la jeunesse semblent se cristalliser autour de deux figures bien distinctes: d’un côté, une jeunesse ordinaire, dont on dit souvent qu’« il faut bien qu’elle se passe ». Elle est certes parfois turbulente, ou même politisée, mais ses désordres semblent transitoires et, du moins aux yeux d’une partie de la société, légitimes. De l’autre côté, une jeunesse menaçante, issue des classes populaires, qui met en échec les instances traditionnelles de socialisation et ne semble répondre qu’aux exigences de la rue, du quartier ou du gang. Si cette seconde figure n’est pas nouvelle, sa perception s’est sensiblement modifiée et le fossé s’est creusé entre les deux polarités. À la représentation des déviances comme des séquences prévisibles et presque inévitables de la vie des jeunes (hommes le plus souvent) d’origine populaire s’est substituée l’image de déviances ancrées, accompagnées de violences incontrôlées, menant de la petite délinquance à la grande criminalité, ou – ultime menace de notre époque – aux radicalisations les plus terrifiantes. Cet ouvrage met en lumière le fonctionnement des dispositifs de contrôle et les processus de typification qui contraignent en partie la jeunesse stigmatisée à ne pouvoir exister qu’à l’intérieur de cadres forgés pour elle. La multiplicité des territoires investigués, de la France au Brésil, en passant par le Québec et les États-Unis, permet de présenter une grande variété de cas et de dégager certaines tendances d’ensemble.

Fabien Desage est maître de conférence en science politique à l’Université de Lille et membre du Centre d’études et de recherches administratives, politiques et sociales.
Nicolas Sallée est professeur au Département de sociologie de l’Université de Montréal et chercheur collaborateur au Centre international de criminologie comparée (CICC).
Dominique Duprez est directeur de recherche en sociologie au CNRS et membre du Centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales.


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