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L’innovation sociale : rénover la société avec un modèle périmé

« De façon simple, l’innovation sociale met en valeur des idées pour améliorer la société. Elle répond à des besoins liés, notamment, au travail, à la santé, à l’éducation et aux communautés. »

Le centre d’innovation sociale « conseillera les usagers dans différents domaines : comptabilité, droit, mentorat, technologie, etc. »

L’innovation sociale, malgré son nom, ne constitue en fait aucune forme d’innovation que ce soit. L’innovation sociale se contente de trouver des activités d’économie sociale tout en réutilisant les concepts et mécanismes établis à la base du fonctionnement de la société humaine. Or l’économie de la société s’appuie sur le concept erroné d’argent responsable de dommages considérables aux environnements humain, social et biophysique. Le minime apport de l’innovation social se bornera à générer un peu d’activité communautaire.

La première erreur de ce projet d’incubateur d’innovation sociale est qu’il sera financé! Ce qui implique que le projet devra rapporter aux investisseurs d’abord, directement ou indirectement et qu’il pourra rapporter à la société ensuite, généralement encore financièrement. Or, tel est le cercle vicieux actuel de la civilisation humaine : tout doit être rentable et rapporter de l’argent, mais ne respecte aucunement les lois immuables intransgressibles de la nature… La conséquence est qu’aucun développement n’est durable ni renouvelable!

« L’économie sociale emploie 150 000 personnes au Québec. Elle compte 7000 entreprises, composées de coopératives et d’OBNL. […] Ensemble, elles génèrent pour plus de 35 milliards de dollars, soit l’équivalent de 10 % du PIB du Québec. »

L’économie sociale vise donc d’abord et avant tout le développement de l’économie monétaire en utilisant le développement de services comme levier. Elle n’est donc qu’une nouvelle manière d’exploiter un filon de la société afin de générer des revenus et de la rentabilité monétaire et non de la véritable innovation sociale vouée au développement durable des individus et de la collectivité.

Or, l’économie monétaire est la principale responsable des problèmes humains, sociaux et environnementaux! Encourager son développement contribue à accentuer les problèmes et à accélérer l’effondrement de la civilisation et l’extinction de l’espèce.

L’impact psychosocial de l’argent sur le comportement humain est largement documenté [1]. Connaissant les conséquences sur la société, l’humain et l’environnement biophysique, il est inacceptable d’imaginer que de l’innovation sociale puisse encore se faire avec le concept erroné d’argent!

Quant aux lois sociales, la plupart sont basées sur des philosophies erronées résultant de la capacité cognitive irrationnelle du cerveau humain. Ces philosophies prétendent que les ressources humaines et naturelles existent pour être exploitées à l’infini afin de créer de la richesse monétaire. Sachant que ces ressources sont physiquement limitées et qu’elles sont exploitées plus vite que leur taux de renouvellement, leur exploitation ne peut pas être durable ni renouvelable. Au contraire, elle est dommageable!

En conséquence, les lois ne permettent que de soutenir et d’entretenir des comportements déviants et des décisions erronées dont les impacts sociaux, humains et environnementaux accélèrent l’effondrement de la civilisation par la surexploitation des ressources humaines et naturelles.

Contrairement à l’architecture de société, qui vise à concevoir de nouveaux concepts et mécanismes permettant à l’humain d’évoluer en société de manière durable avec ses environnements, l’innovation sociale ne fait que reprendre les concepts établis en tentant de renouveler ce qui ne fonctionne pas dans la société. Cela équivaut à tenter de rénover avec des matériaux périmés!

La véritable innovation sociale ne répète pas les erreurs du passé de l’humanité et ne s’appuie pas sur les concepts actuels de société qui sont la cause de sa déchéance.

« On ne résout pas les problèmes avec les modes de pensée qui les ont engendrés. »
– Albert Einstein

La véritable innovation sociale s’appuie sur les principes de l’architecture de société, qui elle-même utilise la démarche et les connaissances scientifiques de tous les domaines cumulées par l’espèce humaine afin d’expliquer les problématiques induites par les concepts et mécanismes actuels de la société et extrapoler les enjeux et les risques de nouveaux concepts et mécanismes de société durable.

« Tant qu’on n’aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils l’utilisent et tant que l’on n’aura pas dit que jusqu’ici cela a toujours été pour dominer l’autre, il y a peu de chance qu’il y ait quoi que ce soit qui change. »
— Henri Laborit, Mon oncle d’Amérique

Ce projet d’incubateur d’innovation sociale n’est donc qu’un symptôme de dissonance cognitive. Il ne produira aucune innovation permettant d’éviter l’effondrement de la civilisation ou l’extinction de l’espèce humaine. À moins qu’il puisse financer des activités d’architecture de société. Ce qui constituerait un risque élevé de corruption comportementale en associant ses activités au concept erroné d’argent…

[1] Kathleen D. Vohs et al. The Psychological Consequences of Money, Science 314, 1154 (2006), [http://science.sciencemag.org/content/314/5802/1154]

Stephen E. G. Lea and Paul Webley. Money as tool, money as drug: The biological psychology of a strong incentive, Behavioral and Brain Sciences / Volume 29 / Issue 02 / April 2006, pp 161- 209, [http://journals.cambridge.org/action/displayAbstract?fromPage=online&aid=420982&fileId=S0140525X06009046]

Srinivas Durvasula, Steven Lysonski. Money, money, money – how do attitudes toward money impact vanity and materialism? – the case of young Chinese consumers, Journal of Consumer Marketing Volume 27, Issue 2, [http://www.emeraldinsight.com/doi/abs/10.1108/07363761011027268]

Paul K. Piffa, Daniel M. Stancatoa, Stéphane Côté, Rodolfo Mendoza-Dentona, and Dacher Keltnera. Higher social class predicts increased unethical behavior, PNAS, March 13, 2012 vol. 109 no. 11, [http://www.pnas.org/content/109/11/4086.abstract?sid=4ba330da-a740-43b9-bfa4-43d357e496dc]

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ÉCONOMIE SOCIALE
Une Maison d’innovation sociale à Montréal
RÉJEAN BOURDEAU
LA PRESSE

De grands partenaires s’apprêtent à lancer une Maison d’innovation sociale à Montréal, a appris La Presse.

L’annonce se fera, en présence du maire Denis Coderre, lors du Forum mondial en économie sociale, qui se tiendra dans la métropole du 7 au 9 septembre. On y accueillera quelque 1400 participants provenant de plus de 50 pays et de 400 villes.

La Fondation Mirella & Lino Saputo et celle de la famille J.W. McConnell, l’Université Concordia, HEC Montréal et le Chantier de l’économie sociale participeront, selon nos informations, à la création de la Maison d’innovation sociale. Les ordres de gouvernement fédéral, provincial et municipal sont aussi impliqués dans ce projet original évalué à plus de 10 millions.

CONCEPT UNIQUE
Ce type d’établissement existe déjà dans certaines villes, dont Toronto. Mais Montréal se distinguera par la nature de ses activités, indiquent des sources.

Ainsi, la Maison n’offrira pas d’espaces collaboratifs pour les travailleurs autonomes. Son but n’est pas de concurrencer des firmes spécialisées dans la location d’espaces de travail partagé. Ni dans d’autres domaines. Elle rassemblera plutôt les compétences présentes dans l’écosystème pour développer des projets d’innovation sociale. On y déploiera des expertises pour « passer de l’idée à l’impact ».

De façon simple, l’innovation sociale met en valeur des idées pour améliorer la société. Elle répond à des besoins liés, notamment, au travail, à la santé, à l’éducation et aux communautés.

SOUTENIR ET PROPULSER
La nouvelle initiative s’adressera aux citoyens et aux entrepreneurs collectifs (coopératives et OBNL) et privés. De même qu’aux forces intellectuelles, technologiques, étudiantes et financières. Elle gardera aussi une présence significative à l’extérieur de Montréal, grâce à des antennes régionales.

Plusieurs services seront offerts aux utilisateurs. D’abord, un centre de référencement et d’expertise accompagnera et conseillera les usagers dans différents domaines : comptabilité, droit, mentorat, technologie, etc.

Ensuite, il y aura un générateur d’innovation sociale. Des experts de tous les horizons proposeront des pistes créatives en innovation ouverte, fondées sur le partage et la collaboration.

Enfin, un laboratoire de recherche offrira des cours, des stages et des recherches appliquées.

La Maison est le fruit d’un projet-pilote mené de novembre 2015 à mars dernier. Il s’adressait à sept entreprises d’économie sociale de Montréal et de l’Outaouais.

La Maison d’innovation sociale ouvrirait ses portes dans la prochaine année, selon nos sources. Le projet avance bien, mais des détails restent à négocier.

FORUM MONDIAL
Le Forum mondial de l’économie sociale, ou GSEF 2016, est organisé par la Ville de Montréal et le Chantier de l’économie sociale, un organisme voué à la promotion de l’entrepreneuriat collectif dans les coopératives et les organismes à but non lucratif (OBNL).

Il s’agit de la troisième édition de cette conférence internationale, née à Séoul, en Corée du Sud, en 2013. Cette année, le thème central porte sur la collaboration entre les gouvernements locaux et les acteurs de l’économie sociale et solidaire pour le développement des villes. Plus de 30 ateliers, des possibilités de réseautage et des visites de terrain à Montréal et en région seront offerts.

L’économie sociale emploie 150 000 personnes au Québec. Elle compte 7000 entreprises, composées de coopératives et d’OBNL. Elles sont présentes dans les secteurs économique, social et culturel. Ensemble, elles génèrent pour plus de 35 milliards de dollars, soit l’équivalent de 10 % du PIB du Québec.


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