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Maturité du libre arbitre et capacité cognitive humaine

Qu’est-ce que le libre arbitre?

« Le libre arbitre est la faculté qu’aurait l’être humain de se déterminer librement et par lui seul, à agir et à penser, par opposition au déterminisme ou au fatalisme, qui affirment que la volonté serait déterminée dans chacun de ses actes par des “forces” qui l’y nécessitent. “Se déterminer a” ou “être déterminé par” illustre l’enjeu de l’antinomie du destin ou de la “nécessité” d’un côté et du libre arbitre de l’autre. »

(https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Libre_arbitre)

Selon la réalité scientifique, le libre arbitre est une conséquence de la capacité cognitive du cerveau humain couplée avec la maîtrise d’une somme importante de connaissances sur ses environnements humain, biophysique et social.

Dans la nature, le déterminisme peut être en partie associé à l’instinct comportemental génétique ou acquis des espèces favorisant leur capacité à se nourrir, à se reproduire et à s’adapter pour survivre, ce qui participe à définir une espèce vivante et à la distinguer d’une forme inerte.

L’apprentissage chez l’espèce humaine est certes limité dès la naissance par le développement de son cerveau qui n’atteint sa maturité cognitive que vers l’âge de 20 ans. Mais la capacité cognitive de l’humain se développe aussi proportionnellement à sa volonté et surtout à son effort pour acquérir par lui-même une somme grandissante de connaissances de complexité croissante qui suit la courbe de développement de sa capacité cognitive. En effet, l’acquisition de connaissances favorise aussi le développement cognitif avec ses capacités analytiques et d’intégration des données acquises.

Sans ces connaissances, le libre arbitre ne peut pas se manifester parmi les stratégies comportementales de l’espèce humaine et on se limite alors au « déterminisme » des comportements instinctifs. Mais il existe toute une gamme de niveaux de maturité cognitive entre le libre arbitre et l’assujettissement au déterminisme instinctif.

La capacité humaine d’acquisition de données par l’observation des environnements biophysique et social est limitée par la perfectibilité de ses sens. Sans l’utilisation de ses capacités cognitives pour dépasser ses limitations sensorielles en innovant avec des outils d’acquisition et de mesure du réel, les données d’observation demeurent partielles, limitées à ce que peuvent capter les sens humains et l’interprétation du réel qu’il en fait devient alors teintée de fabulations hypothétiques erronées menant à des stratégies comportementales déviantes telles qu’observées dans l’étude de l’histoire de l’humanité.

La propension de l’humain à fabuler des réponses aux questionnements induits par l’observation de ses environnements, l’incitent à adopter intuitivement pour hypothèses du réel des croyances erronées en remplacement des connaissances fiables exigeant des efforts, du temps et des outils pour les acquérir.

Les croyances erronées qui remplacent la vacuité intellectuelle laissée par le manque ou l’absence de connaissances induisent des stratégies comportementales déviantes issues d’un libre arbitre devenu déficient.

Ce n’est donc que par les outils et la démarche imparfaite de la science et en adoptant une approche cognitive neutre et objective, qu’il devient possible d’atteindre une maîtrise plus fiable des connaissances acquises, pour que l’humain puisse développer sa capacité cognitive afin d’atteindre une maturité acceptable du libre arbitre.

Le libre arbitre ne peut atteindre une maturité acceptable sans une maîtrise de toutes les sciences. C’est là le talon d’Achille de l’espèce humaine : sa déficience cognitive et sociale individuelle à intégrer un grand nombre de connaissances limite sa capacité comportementale collective et la maturité de son libre arbitre.

En observant les stratégies comportementales de l’espèce humaine dans ses environnements social et biophysique, on constate que le libre arbitre n’est pas encore très développé chez l’humain et se limite à un nombre restreint d’individus.

Il est aussi fort probable que nombre d’individus absorbés par la médiocrité des activités répétitives et routinières imposées par les concepts et mécanismes erronés de l’environnement social n’expriment pas leur libre arbitre pour diverses raisons culturelles, comportementales et psychosociales, préférant le confort de l’ignorance à l’effort cognitif.

Ainsi apparaît le déterminisme ou fatalisme, issu de l’assujettissement psychosocial et cognitif des individus à un modèle d’environnement social erroné auquel l’espèce humaine est adaptée avec des stratégies comportementales déviantes.

Le fatalisme est donc une illusion psychologique qui se substitue au libre arbitre lorsque ce dernier ne s’est pas développé en laissant dépérir la capacité cognitive inutilisée pour acquérir les connaissances qui sont nécessaires à son expression.

Toute espèce vivante s’adapte physiologiquement et adapte ses stratégies comportementales à son environnement pour survivre aux changements constants. L’humain est spécialement mieux adapté à son environnement social qu’à son environnement biophysique. À preuve, la complexité de la civilisation qu’il a échafaudée sans tenir compte des lois immuables et intransgressibles de l’environnement biophysique! La science en étudie et reconnait d’ailleurs les conséquences sur la dégradation de l’environnement biophysique ou sur les déséquilibres climatiques induits par les activités humaines.

Pour que l’humain développe son libre arbitre avec le maximum de sa capacité cognitive et d’acquisition de connaissances, il faudra induire chez l’espèce des changements majeurs de stratégies comportementales.

Et le seul moyen d’y arriver est de modifier en profondeur son environnement social en changeant de manière consciente et réfléchie les concepts et mécanismes de fonctionnement de la société et de la civilisation humaine. Là réside la tâche de l’architecture sociale ou architecture de société sur laquelle s’appuient tous les travaux de recherche de l’IRASD.

Pour y arriver, il faudra user d’une somme colossale de libre arbitre…

Stéphane BrousseauDirecteur de recherche

B.Sc. Géologie
Analyste et architecte en technologies de l’information et des communications
Chercheur en architecture sociale durable

IRASD – Institut de recherche en architecture sociale durable
SSARI – Sustainable Social Architecture Research Institute


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