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Quelle approche pour réformer l’environnement social humain?

Réformer l’environnement social humain nécessite la compréhension scientifique de sa nature. Se contenter d’expérimentations aléatoires ou se limiter aux cogitations philosophiques est dangereusement insuffisant. La pensée philosophique pourrait aider si elle demeurait les pieds bien encrés dans la réalité biophysique et à condition que la complexité du progrès humain ne soit pas en contradiction avec ses environnements. L’humain n’est pas un esprit immatériel, mais une espèce qui interagit avec les équilibres du réel.

Les outils scientifiques mis en place par les divers domaines de connaissance permettent d’observer et de comprendre les stratégies comportementales de l’espèce humaine dans son environnement social. L’origine, l’adaptation et l’évolution de l’espèce humaine constituent la première clef dont il faut maîtriser la connaissance pour entrouvrir la porte de cette compréhension.

Dans un billet de Jonathan Durand-Folco, blogueur et étudiant au doctorat à la Faculté de philosophie de l’Université Laval à Québec, on peut lire :

Dans son inspirant livre Un million de révolutions tranquilles. Comment les citoyens changent le monde (2012), Bénédicte Manier explore le vaste terrain des alternatives sociales, politiques, économiques et énergétiques qui fleurissent un peu partout dans le monde. Leur principale caractéristique réside dans le fait qu’elles n’émanent pas de l’État ou de l’économie de marché, mais des individus et des communautés qui cherchent à répondre directement à leurs besoins en fonction de normes démocratiques et écologiques. En effet, il semble de plus en plus évident que le blocage institutionnel et politique, de même que l’inertie des grandes entreprises ou le «pseudo-changement » revendiqué par l’économie verte, freinent une véritable transformation du modèle de développement hérité des deux derniers siècles. Bien que l’adjectif durable soit généralement accolé à une croissance toujours présupposée, le discours dominant ne semble pas reconnaître que la durabilité n’implique pas la continuation du capitalisme par d’autres moyens, mais la remise en question radicale de cette forme de société.À première vue, les multiples petites révolutions tranquilles qui fourmillent actuellement ne semblent pas proposer un modèle unifié, un nouveau projet de société, mais une incroyable variété de pratiques parfois insolites.

– Bâtir, habiter et penser la transition par le milieu. Jonathan Durand-Folco, 2015, [En ligne], [https://www.academia.edu/19770504/Ba_tir_habiter_et_penser_la_transition_par_le_milieu].

 

À l’IRASD, les recherches visent entre autres à identifier pourquoi les structures sociales sont inefficaces pour combler adéquatement les besoins de l’espèce humaine. Les travaux accomplis jusqu’à maintenant tendent à démontrer que les concepts et mécanismes de société sont inadaptés à l’espèce humaine parce que d’une part ils ne respectent pas les principes darwiniens d’adaptation et d’évolution et parce que d’autre part ils ne respectent pas les lois des environnements humain et biophysique.

L’étude des aspects évolutifs, historiques et anthropologiques de l’espèce humaine semble apporter des explications scientifiques tangibles qui tendent à confirmer les raisons pour lesquelles les concepts et mécanismes de la société humaine sont actuellement erronés.

Il ne faut donc pas s’étonner que des groupes d’individus innovent de solutions sociales locales pour améliorer leur sort individuel et collectif. Il s’agit là de réelles adaptations humaines et sociales à un environnement de société inadéquat et en mutation pour lui-même et non au bénéfice de l’espèce.

D’abord, nous observons que les concepts et mécanismes de société interagissent avec la nature humaine pour induire des stratégies comportementales déviantes aux conséquences humaines, environnementales et sociales graves, jusqu’à mettre en péril la pérennité de la civilisation et la survie de l’espèce.

Ensuite, le degré relatif d’évolution de l’espèce humaine est gravement confondu avec le niveau de progrès de sa civilisation. Il en découle une profonde confusion culturelle généralisée entre les concepts d’adaptation, d’évolution et de progrès.

Mais il n’en a pas toujours été ainsi, du moins pas pour tous les aspects de la société humaine. Il faut comprendre que les concepts et mécanismes de société ne sont absolument pas le fruit de l’évolution de l’espèce humaine et n’ont pas été conçus pour favoriser une organisation et un fonctionnement social adapté à l’environnement humain ni à l’environnement biophysique.

Une des erreurs cognitives de l’espèce humaine issue de ses stratégies comportementales est de croire qu’il lui est possible, avec sa seule capacité cognitive à philosopher, de comprendre le monde qui l’entoure sans tenir compte de la réalité biophysique.

«Discours philosophique» et «discours scientifique» ont une même matrice : la «pensée géométrique» (démonstrative), instaurée simultanément par Pythagore et Thalès de Milet. Ce «nouveau» mode de pensée s’est appelé la «rationalité» («pensée/ratio»), et il s’est développé sur le pouvoir de «comparer» les représentations et d’évaluer (critiquer) leur mise en rapport. Quand la philosophie demeure fidèle à son origine, elle «marche sur les pieds» de la science et souscrit au postulat «matérialiste». Mais quand elle «marche sur la tête», comme un «discours religieux», on l’appelle «idéalisme», et elle adopte alors un mode de pensée «dogmatique» incompréhensible et déconnecté du réel.

Cette erreur de la philosophie qui lui a valu son exclusion de la démarche de l’IRASD (https://irasd.wordpress.com/2014/12/17/la-philosophie-est-exclue-de-la-demarche-de-recherche-de-lirasd/) doit largement être compensée par l’observation des faits tangibles et la compréhension du réel avec l’approche scientifique. Cette approche permet concrètement de démontrer que le monde au sens de l’univers décrit par l’humain, n’est ni créé par une intervention divine ni construit par une intelligence créatrice.

Le monde est tout simplement le fruit d’une combinaison complexe et interactive de principes et de lois naturelles évolutives qui ont favorisé l’apparition graduelle de la complexité afin de cristalliser la tendance vers la diminution de l’entropie énergétique résultant du « Big bang » originel.

La genèse du monde n’est donc pas conçue comme l’activité intellective d’un Être suprême, comme une conception formelle qui pourrait être simplement réalisée par le commandement d’une souveraineté divine : « Dieu dit : Que la lumière soit ! Et la lumière fut ». Le monde est plutôt le fruit d’une activité pratique, une fabrication, un savoir-faire permettant, par l’expérience, l’effort et la transformation de la matière, de produire une œuvre.

– Bâtir, habiter et penser la transition par le milieu. Jonathan Durand-Folco, 2015, [En ligne], [https://www.academia.edu/19770504/Ba_tir_habiter_et_penser_la_transition_par_le_milieu].

 

Absolument rien ne permet de poser quelque hypothèse que ce soit, ni dans le sens du créationnisme ni dans le sens du constructivisme.

Seules les stratégies comportementales cognitives humaines, incapables d’accepter l’absence d’explication tangible, peuvent fabuler des croyances aussi variées qu’erronées pour tenter de trouver des explications magiques aux origines de l’univers et de la vie, en compensation de l’absence de compréhension scientifique solide de ces faits réels.

Au-delà de ses croyances erronées, l’humain fait preuve de créativité et parfois d’innovation lorsque sa capacité cognitive n’est pas éradiquée par des stratégies comportementales psychosociales déviantes induites par des concepts et mécanismes de société erronés comme l’économie monétaire capitaliste ou l’organisation administrative hiérarchisée qui en découle :

Ni le marché, ni la logique administrative et hiérarchique ne peuvent créer un monde commun, car celui-ci ne peut naître que des êtres qui construisent et cultivent des milieux dans le but d’y habiter. Le Capital ne vise que sa propre accumulation déterritorialisée, tandis que l’État ne cherche que l’accroissement de son propre pouvoir sur le territoire. S’ils cherchent à s’étendre et même à « faire monde », ce n’est jamais pour y habiter, mais pour le dominer. Seul l’autogouvernement permet aux habitants et habitantes d’établir ensemble, de décider collectivement et de veiller à leur milieu : « Soigner et construire, tel est le bâtir au sens étroit. L’habitation, […] est un bâtir au sens d’une telle préservation » »… La transition n’est pas un défi individuel, mais collectif, qui suppose la mobilisation du milieu et la création de nouvelles formes communes afin d’atteindre une véritable résilience sociale et écologique… » »Sans prétendre que notre projet soit suffisant pour changer le cours des choses, on a la conviction qu’il participe aux explorations qui sont nécessaires à entreprendre. On a besoin de prototypes de foyers de résilience collective. On veut générer ensemble de nouveaux points de départ qui seront porteurs d’avenir (Le Germoir, 2014).

– Bâtir, habiter et penser la transition par le milieu. Jonathan Durand-Folco, 2015, [En ligne], [https://www.academia.edu/19770504/Ba_tir_habiter_et_penser_la_transition_par_le_milieu].

 

Le problème de cette approche expérimentale empirique appliquée est qu’elle s’appuie exclusivement sur les résultats locaux pour combler des besoins immédiats et qu’elle fait abstraction de la mesure des impacts de ces activités sur les équilibres environnementaux à moyen et long terme.

Sans une connaissance élargie à tous les domaines de la science, aucune architecture de société ne peut être envisagée afin d’assurer une cohésion équilibrée de la symbiose entre les environnements humain, biophysique et social. Le tâtonnement peut être aussi long que l’évolution avant d’aboutir à une version adaptée. Dans l’urgence, c’est une mauvaise approche.

Cette brève excursion au sein des multiples trajectoires de la transition ne saurait être exhaustive, car elle constitue une piste de recherche, voire un chantier théorique et pratique qui suppose un travail collectif d’élaboration, de débats et de réalisation sur le terrain. » »Créer une nouvelle culture ne signifie pas seulement faire individuellement des découvertes «originales», cela signifie aussi et surtout diffuser critiquement des vérités déjà découvertes, les «socialiser» pour ainsi dire et faire par conséquent qu’elles deviennent des bases d’actions vitales, éléments de coordination et d’ordre intellectuel et moral. … (Gramsci, 2012…)

– Bâtir, habiter et penser la transition par le milieu. Jonathan Durand-Folco, 2015, [En ligne], [https://www.academia.edu/19770504/Ba_tir_habiter_et_penser_la_transition_par_le_milieu].

 

La démarche structurée et rationnelle de l’IRASD, transcende le tâtonnement de l’expérimentation et de la philosophie pour aboutir à la capacité d’architecture de concepts et mécanismes de société qui seront expressément conçus pour favoriser l’adaptation des stratégies comportementales humaines dans une société qui respectera mieux les équilibres avec les environnements humain et biophysique.


10 commentaires

  1. André Huot dit :

    Les lois naturelle immuables et intransgressibles ne peuvent pas s’être créées elles-mêmes par magie. Soit elle sont éternelles, soit elles ont été créées par une réalité éternelle pour que l’univers, né du « Big bang », soit fonctionnel. Dans les 2 cas cela implique une réalité qui dépasse l’univers connu et sur laquelle nous n’avons aucune emprise à moins qu’elle nous soit donnée par cette réalité elle-même. À moins de souhaiter interagir avec cette réalité, il est inutile de la considérer, les lois naturelles et l’environnement biophysique suffisent. Souhaiter interagir ou non avec cette réalité demeure une liberté fondamentale et cette réalité demeure libre de consentir ou non à interagir. Sans l’existence de cette réalité éternelle, l’univers serait une génération spontanée, ce qui irait à l’encontre de tout constat scientifique.

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    • irasdssari dit :

      D’abord, la génération spontanée de l’univers et de ses lois n’existe pas. Les lois immuables de la nature sont le fruit de centaines de milliards d’années de lente évolution quantique, puis physique, chimique et enfin biochimique.

      Ensuite, l’origine inexpliquée de cette lente évolution ne contredit en rien la science, au contraire, elle en fait intrinsèquement partie.

      La démarche scientifique est une approche cognitive rationnelle humaine pour acquérir la connaissance de l’univers qui l’entoure. C’est une approche imparfaite, mais c’est la meilleure et la plus fiable dont nous disposions.

      Croire est une stratégie comportementale humaine erronée issue de l’évolution de la capacité cognitive de l’espèce pour compenser le manque ou l’absence de connaissance acquise par la science. Croire s’explique par l’évolution, par la génétique, par la biologie, par la biochimie, par la psychologie, par l’anthropologie et par l’histoire.

      Lorsque l’espèce humaine aura résolu ses problèmes de croyances erronées, elle aura résolu ses stratégies comportementales déviantes à la base de tous ses problèmes humains, sociaux et biophysiques.

      Refuser ces faits pour protéger des croyances constitue une erreur cognitive grave typique de l’espèce humaine.

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      • André Huot dit :

        Entièrement d’accord sauf pour la première phrase qui sous-entend une génération spontanée permettant le début du processus il y a plusieurs centaines de milliards d’années. Pour éviter la nécessité d’une génération spontanée, soit on considère que le processus est éternel et n’a jamais été initié, soit on considère qu’une réalité éternelle l’a initié, peu importe le moment et la forme. Cette éternité est tout à fait cohérente avec la science alors que la génération spontanée la contredit.

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      • irasdssari dit :

        Votre interprétation personnelle sous-entend une génération spontanée parce que votre tendance à croire en cette hypothèse prédomine dans vos stratégies cognitives alors que vous devriez chercher à trouver la vraie raison nature de cette origine.

        Mais cette recherche est une perte de temps compte tenu du fait que l’homme est une espèce qui n’a que 3 millions d’années alors que l’univers s’est formé il y a plus de 4,3 milliards d’années, alors que le système solaire n’existait même pas, possiblement une centaine de milliards d’années environ.

        La recherche primordiale est de comprendre les stratégies comportementales humaines déviantes qui mettent actuellement à risque l’effondrement de sa civilisation et l’extinction de son espèce.

        Pour faire ces recherches, nous n’avons besoin que des connaissances cumulées sur les derniers 3 millions d’années. Ce que nous avons déjà documenté aujourd’hui.

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      • André Huot dit :

        Je commence à me demander si nous parlons de la même chose. C’est quoi pour vous la définition d’une génération spontanée? Et d’où vient la valeur d’une centaine de milliards d’années (jusqu’à récemment, l’âge de l’univers était évalué à environ 13 milliards d’années)?

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      • irasdssari dit :

        La « génération spontanée » est utilisée pour expliquer ce qui semble être apparut sans aucune intervention. Ce concept apparenté à des croyances humaines erronés vient d’un manque de connaissances pour expliquer la nature d’un phénomème inconnu menant à l’apparition d’un nouvel état.

        Or, tout s’explique, tôt ou tard. Il suffit d’y mettre le temps et les moyens.

        Selon la NASA, l’univers aurait 13,77 milliards d’années. (http://map.gsfc.nasa.gov/universe/uni_age.html). Mais cette valeur résulte de calculs basés sur le Big Bang. Or certains modèles préconisent que l’univers ne serait pas toujours en expansion.

        Mais encore une fois, l’objet de cette recherche de l’origine est futile dans le contexte actuel de l’espèce humaine. Il faut d’abord assurer notre survie avant d’étudier les tréfonds de l’univers.

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      • André Huot dit :

        Comment pourrons-nous assurer notre survie si nous ne pouvons pas assurer l’origine de notre existence et si cette existence matérielle est conçue pour être limitée dans le temps? Nous pouvons au plus prendre les moyens pour que cette durée d’existence soit maximale et, en ce sens, étudier ce qui vient avant et après est effectivement peu utile mais reconnaître qu’il y a un avant et un après fait toute la différence comme je le montre ci-dessous.

        3 modèles existent :
        1) Univers toujours en expansion et de plus en plus froid.
        2) Fin de l’expansion par un équilibre éternel.
        3) Inversion de l’expansion pour revenir au point de départ.

        Tout finit par s’expliquer précisément parce que tout commencement est la continuité de ce qui existait sous une autre forme. La génération spontanée consiste à croire qu’il n’y avait rien avant la plus lointaine forme connue… jusqu’à ce qu’on découvre la forme précédente qui ne fait que repousser la génération spontanée, à moins de conclure qu’il n’y a pas de génération spontanée et que ce qui existe est éternel, ce qui rejoint Lavoisier : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. »

        Et si ce qui existe est éternel, la forme temporairement visible de ce qui existe est temporaire. Toute perception qui se limite à cette forme temporaire est temporaire et vouée à l’impasse. Le lien avec l’éternel est nécessaire pour créer du sens. Travailler à la survie maximale de l’espèce humaine a du sens dans la mesure où une réalité éternelle pourra éternellement en témoigner. Ce qui est éternellement oublié est sans importance peu importe ce que c’est.

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      • irasdssari dit :

        Encore une fois, comprendre ce qui était avant l’homme dans le but de s’imaginer en savoir plus sur lui est une perte de temps pour résoudre les problèmes de l’espèce.

        Cette recherche équivaut à étudier le Big Bang pour tenter de comprendre les structures géologiques de la Terre!

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      • André Huot dit :

        Entièrement d’accord! Merci pour cet échange, votre patience, votre honnêteté et surtout pour la qualité de vos recherches que je trouve bien synthétisées, pertinentes, et bien documentées.

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      • irasdssari dit :

        Tout reste à faire, mais déjà, certaines tendances se dessinent. 2015 a été une année importante, 2016 sera, nous le souhaitons, une année caractérisée par l’accélération de nos travaux.

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